L'Île aux chiens

Affiche L'Île aux chiens
Réalisé par Wes Anderson
Titre original Isle Of Dogs
Pays de production Allemagne, U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Animation, Aventure
Distributeur Fox-Warner
Acteurs Isabelle Huppert, Daniel Auteuil, Vincent Lindon, Romain Duris, Louis Garrel, Greta Gerwig
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 788
Bande annonce (Allociné)

Critique

Vous qui connaissez Wes Anderson, pas besoin d’explication, pas de discussion. Tout est là pour prolonger l’univers tant apprécié, qui a les accents (nippons cette fois-ci) du familier. Alors plongez sans hésiter!

A vous qui n’auriez jamais mis le pied sur ce territoire imaginaire surprenant, L’Île aux chiens, sans être le plus iconique des films de son auteur, est une belle entrée pour découvrir ce regard particulier sur le monde. C’est d’abord un cadre, mesuré au millimètre, qui ordonne les choses suivant des lignes rigides. Une fixité qui permet un décalage de tous les instants. Que ce soit dans les mouvements, brisant soudain, presque malgré eux, l’ordonnance symétrique parfaite de l’image, ou dans le ton, oscillant sans cesse entre le plus grand sérieux et l’absurde empreint de naïveté. Conscience de la mort et innocence de l’enfance, humour stoïque et destins tragiques se côtoient sans jamais s’annuler, sans jamais s’opposer. Il en est ainsi chez Wes Anderson.

D’autant qu’il sait comment inventer des personnages qui porteront au mieux ce rapport distancié à l’existence. De la même manière qu’ils semblent évoluer en surface des décors, ils commentent les événements avec un calme inaltérable, qu’on aurait tort de prendre pour de l’indifférence. Car le courage, la loyauté, l’attachement sont centraux pour Wes Anderson et s’expriment avec force, justement parce qu’ils sont contenus, par les personnages, par les lignes du cadre, par l’arrivée inattendue de la suite du récit. On en vient à vouloir contempler la vie avec eux et se laisser saisir, comme eux, par des valeurs d’un autre temps.

Faut-il préciser qu’il s’agit d’un film d’animation sur un Japon fantasmé, dans lequel les chiens - persécutés et exclus - et les enfants de 12 ans sont les héros, qui plus est incarnés par un casting idéal et fidèle? Une esquisse de présentation qui n’a de sens qu’habillée des détails évoqués. C’est sans doute là l’art de Wes Anderson: proposer sans cesse les mêmes histoires, les mêmes éléments dans un mélange toujours redosé. Et le charme magique d’opérer.


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 15
Sabrina Schwob 16