CERN et le sens de la beauté

Affiche CERN et le sens de la beauté
Réalisé par Valerio Jalongo
Année 2017
Durée
Distributeur First Hand Films
Age légal 6 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 788

Critique

Ce qui frappe en découvrant les nombreux chercheurs du CERN interviewés dans ce documentaire, c’est d’abord leur extraordinaire modestie. Ces cerveaux aux facultés exceptionnelles nous ouvrent leur cœur grâce à ce film, dont l’angle d’attaque est très original: identifier la splendeur au sein des atomes et de leur danse, des formules mathématiques indéchiffrables pour le commun des mortels et des secrets même de la Nature.

C’est avec le sourire et un enthousiasme, mêlé parfois de candeur, que ces scientifiques nous font entrer dans les couloirs de cet énorme complexe, qui semble très éloigné des préoccupations quotidiennes de l’individu mais où, pourtant, internet par exemple fut quasiment inventé. Ce film s’adresse à tous les publics, y compris à la très grande majorité des gens qui préfèrent profiter de la nature que comprendre les formules qui la composent, ou qui admirent un coucher de soleil sans chercher à en connaître les secrets. Car c’est le charme, la poésie de la physique que tentent de nous transmettre les chercheurs du CERN. L’un d’eux nous avoue avoir été bouleversé, dans sa jeunesse, par la beauté de la théorie d’Einstein. On est parfois légèrement incrédule et souvent attendri par ces discours, mais force est de reconnaître qu’on se laisse très volontiers emmener dans l’aventure. Une vraie aventure humaine d’ailleurs, puisque le CERN est une authentique communauté constituée de personnes d'âges, d'origines et de parcours divers et variés.

Le film souffre de quelques longueurs lorsqu’il nous présente des artistes contemporains qui, par leur danse ou leur musique électronique, tentent de matérialiser les formules mathématiques et d’en faire ressortir leur beauté. Ces scènes sont hors sujet, mais ne prennent heureusement pas trop de place. On se rend compte au final que ce lieu, fantasmagorique et abstrait pour la plupart des gens, est habité par des humains qui avouent avec humilité et fascination qu’ils ont encore, au fond, tout à apprendre.

Prix interreligieux au Festival 2018 de Visions du réel à Nyon

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13