Madame Hyde

Affiche Madame Hyde
Réalisé par Serge Bozon
Titre original Madame Hyde
Pays de production France
Année 2016
Durée
Musique Benjamin Esdraffo
Genre Comédie, Fantastique
Distributeur Praesens Film
Acteurs Isabelle Huppert, José Garcia, Romain Duris, Guillaume Verdier, Adda Senani, Patricia Barzyk
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 787
Bande annonce (Allociné)

Critique

Madame Géquil (Isabelle Huppert) tente depuis plus de trente ans d’enseigner correctement la physique dans un lycée de banlieue. Sa classe actuelle est peuplée de goujats dont elle ne fait pas façon. Malik (Adda Senani) plus que les autres joue les fortes têtes. Le garçon est loin d’être sot mais, handicapé, il profite de la faiblesse de l’enseignante. Et puis, un jour, alors que celle-ci travaille seule dans son laboratoire, un orage éclate et la foudre tombe sur ses appareils. A partir de cet accident, tout change d’étrange façon.

Le titre du film et le nom de l’enseignante insistent sur l’œuvre qui a inspiré Serge Bozon. L'Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, publié en 1885 par Robert Louis Stevenson, évoque le dédoublement entre le bien et le mal qui façonnent l’individu. Toutefois, le fil qui relie le roman au film est très mince. La référence ne fait qu’illustrer le propos du réalisateur: rappeler que la façon de transmettre sert de base à toute éducation.

L’idée est intéressante, passionnante même, mais difficile à traiter. D’ailleurs, le film penche vers la comédie, peut-être pour faire oublier dans un humour parfois pesant ce que la réalisation ne parvient pas à rendre. L’époux de Madame Géquil (José Garcia) en homme au foyer, n’est pas toujours une réussite. Ni tout à fait non plus le proviseur (Romain Duris) aux tenues vestimentaires proches d’un plumage de perroquet.

Le fantastique est de la partie, discret cependant. La narration semble rester du côté du réel et n’emprunter au rêve que l’invraisemblance du scénario. Ainsi, Madame Hyde pourrait n’être que la métaphore d’une prise en charge personnelle, du contrôle de soi, de la révélation d’une personnalité. Cela dit, à travers elle, c’est toujours la question de l’enseignement qui s’impose, ses douleurs face à des élèves tapageurs, insolents et blasés, dont les intérêts ne dépassent pas l’écran des réseaux numériques.

C’est sur ce point que se situent les scènes les plus intéressantes du film, lorsque Madame Géquil parvient à captiver ses élèves par un jeu de questions qu’ils finissent par se renvoyer entre eux. Alors, tandis que l’exercice de style – académique - devient brillant, Madame Géquil se dédouble parfaitement, non pas entre le bien et le mal, mais entre le talent de sa rhétorique et sa triste misère d’enseignante ratée.


Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Sabrina Schwob 18