Réalisé par | Jan P. Matuszynski |
Titre original | Ostatnia Rodzina |
Pays de production | Pologne |
Année | 2016 |
Durée | |
Musique | Atanas Valkov |
Genre | Drame |
Distributeur | Bellevaux |
Acteurs | Andrzej Seweryn, Andrzej Chyra, Dawid Ogrodnik, Aleksandra Konieczna, Magdalena Boczarska, Zofia Perczynska |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 787 |
En 1977, une famille nombreuse s’installe dans un appartement de Varsovie, au cœur d’un quartier grisâtre et sans âme. Au fil des années, des drames, des accidents de la vie, le logement se dépeuplera peu à peu jusqu’à ce qu’en 2005, le patriarche resté seul s’y fasse assassiner pour un motif dérisoire. Cet homme, c’est Zdzislaw Beksinski (1929-2005), l’un des artistes polonais les plus respectés et acclamés. Ce peintre surréaliste, dessinateur, sculpteur et photographe, qui utilisa même l’informatique à la fin de sa vie, avait en outre une étrange manie: il avait toujours à portée de main un enregistreur, un appareil photo ou un caméscope pour immortaliser sa vie au quotidien. Il reste donc de nombreuses traces de son existence privée, une précieuse manne dont se sont servis les créateurs de The Last Family.
Voici un film lent et très austère, qui n’est pas du tout le biopic d’un personnage illustre, mais le récit introspectif de la vie d’un homme complexe, casanier, renfermé, ayant néanmoins toujours gardé - selon ses biographes - une grande joie de vivre malgré les nombreux coups durs de la vie. Le souci ne vient pas de la lenteur, qui peut être très belle et qui est ici justifiée. Il s’agit bien de montrer la vie quotidienne du peintre, ses pensées, ses joies et ses malheurs. D’ailleurs, le déroulement du récit et l’interprétation sont très solides. Mais le film est bien trop long et aurait largement gagné en efficacité et en tension avec une demi-heure de moins. Ce long métrage de pur «Art et Essai» passionnera surtout les Polonais intéressés par leur histoire et les amateurs de l’œuvre de l’artiste. Les autres pourront se sentir touchés par la complexité d’un homme à la fois créateur acclamé et être auquel la quiétude et le bonheur n’ont que trop rarement souri. Toutefois, l’austérité du film ainsi que son atmosphère, faisant parfois penser à une implacable ronde funéraire, auront sur eux un certain effet de découragement. Andrzej Seweryn, qui porte le film sur ses épaules, obtint en 2016 à Locarno le Prix d’interprétation.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 11 |