Réalisé par | Bertrand Mandico |
Titre original | Les Garçons sauvages |
Pays de production | France |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Pierre Desprats, Hekla Magnúsdóttir |
Genre | Fantastique |
Distributeur | Bellevaux |
Acteurs | Sam Louwyck, Vimala Pons, Diane Rouxel, Pauline Lorillard, Anaël Snoek, Mathilde Warnier |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 785 |
Les premières images donnent le ton : après avoirviolé et tué leur enseignante de français, cinq crapulesd’adolescents sont présentés devant un tribunal qui les condamne às’embarquer sur un bateau. Là, ils seront rééduqués par William, un capitaine «à la dure» et anxiogène à ses heures. Purgeant ainsi leurs peines, ilsdébarquent un jour sur une île assez particulière (le film a été tournéà La Réunion) et se mettent à errer dans une végétation luxuriante où l’on découvre des fruits poilus, des végétaux sexualisés, devisqueuses substances, bref tout un monde qui va faire basculer leurs corps,leur intimité, les relations qu’ils ont entre eux. Il devient vite évident qu’on va se situer dans un monde hors normes, à composante manifestement «transgenre», avec des scènes à forteconnotation sexuelle.
Une bonne partie du film est en noir et blanc,mais il y a aussi quelques plans colorés cauchemardesques, desscènes où règnent le mensonge, la vulgarité et la perversion. Laprésence d’une voix off féminine sentencieuse ménage parfois un peu derépit. Les gamins sont sans scrupules et la punition qui leur a étéinfligée a été conçue pour mettre à mal leur virilité agressive.Divagations, fantasmes, troubles oniriques vont accompagner ce quintette antipathique, remettant en question jusqu’à leur identitésexuelle : on assistera à leur lente mutation physique. Le rythme est lent, l’histoire trop longue, le film inclassable, provocateur dans sa démarche, difficile aussi àrecevoir dans sa tentative de réinventer les rapports homme/femmeà travers des corps fantasmés ou transformés. D’une conclusion quitente de mettre face à face force masculine et féminine se dégage finalement un sentiment d’incohérence et d’exercice gratuit.
Le film est par contre porté par d’excellent(e)s comédien(ne)s - on laissera au spectateur le plaisir de faire la part des sexes(voir le générique…). Il n’en reste pas moins que cette aventureesthétique qui veut manifestement faire fi de tous les taboussocioculturels habituels est un récit où rien n’est vrai, où tout est permiset qui se donne gratuitement pour objectif de décrire une monded’une sombre violence, plongeant le spectateur dans une hallucination cinématographique épuisante.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 7 |
Adèle Morerod | 8 |