L'Apparition

Affiche L'Apparition
Réalisé par Xavier Giannoli
Titre original L'Apparition
Pays de production France
Année 2017
Durée
Genre Drame
Distributeur Praesens Film
Acteurs Vincent Lindon, Elina Löwensohn, Patrick d'Assumçao, Anatole Taubman, Galatéa Bellugi, Claude Lévèque
Age légal 10 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 784
Bande annonce (Allociné)

Critique

«Car il s’agit d’abord pour moi d’une quête intime et secrète… Chacun y répond comme il veut, comme il peut, ou en restant comme moi dans un trouble.» Le cheminement décrit par Xavier Giannoli, c’est celui de la foi, qu’il a voulu explorer dans son dernier film. Un questionnement de longue date, à le lire, puisqu’il le fait remonter à 2009 avec A l’origine, œuvre sociale portée par François Cluzet. Ici, c’est Vincent Lindon qui prête son magnétisme et sa fragilité brusque au personnage de Jacques Mayan, photographe-reporter. Car pour le réalisateur, avant le mystère de l’invisible, il s’agit de raconter une histoire à hauteur d’humain.

Ainsi, après un drame traumatique lors d’une mission en Jordanie, Jacques Mayan est rapatrié, pour être presque immédiatement mandaté par le Vatican dans une affaire d’apparition de la Vierge dans le sud de la France. Attaché à une commission d’enquête qui vise à prouver la véracité ou non des phénomènes, il se retrouve confronté à un monde qui lui échappe, fait de processions de fidèles et de signes, lui qui croit tant aux preuves tangibles. Mais surtout, il rencontre un visage, un regard, celui d’Anna (Galatea Bellugi, troublante), la jeune fille qui a eu ces visions.

On croit volontiers le réalisateur sur la sincérité de son interrogation, beaucoup moins sur sa manière de l’exprimer par le cinéma. Au lien puissant qui se crée entre le photographe et la jeune femme, il choisit d’ajouter tous les éléments d’une enquête policière, entraînant vite son protagoniste hors des cadres posés par l’apparition et ses conséquences. La construction du film en chapitres facilite cet abandon ponctuel de personnages, de fils narratifs, de cohérence. Et si la mise en scène baroque rend bien le côté oppressant, voire effrayant, des messes médiatisées et de l’utilisation commerciale de celle qui a rendu tout cela possible, elle s’accorde beaucoup moins à la progression intime et douloureuse de Jacques vers son propre mystère.

«Dieu ne se prouve pas, il s’éprouve», disait Pascal. On l’aurait sans doute mieux éprouvé si l’on avait pu rester au plus près de ces deux personnages, qui se rejoignent et se sauvent, malgré leurs déchirures.


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 12
Nadia Roch 13