Depuis plus de vingt ans, la guerre civile ravage la région des Grands Lacs de la République démocratique du Congo, un territoire aussi vaste que l’Europe occidentale. Elle a déjà fait plus de six millions de victimes. Il faut préciser que la région recèle des mines d’or, de cobalt, d’uranium et surtout de coltan, parait-il indispensable pour la production de téléphones portables et d’ordinateurs. De grandes multinationales et les pays voisins se disputent l’exploitation de ces mines, expulsant et massacrant les villageois de ces régions, provoquant des affrontements entre tribus. Ces crimes de guerre n’ont jamais fait l’objet de poursuites judiciaires.
Auteur de pièces de théâtre et de films, le Suisse Milo Rau a réussi à réunir des victimes, des bourreaux, des témoins et des experts de cette guerre et à instituer un tribunal d’exception du peuple dans l’est du Congo et à Berlin. Il a filmé les auditions des cas les plus exemplaires, réalisant un tableau bouleversant du conflit et analysant clairement les origines des dévastations dues à l’ordre économique mondial. Chaque personne qui témoignait a eu un temps de parole bien précis que faisait respecter le président du tribunal, le Belge Jean-Louis Gilissen, spécialiste du droit international qui a travaillé à la Cour pénale internationale de La Haye. Les témoignages et les interventions étant souvent en swahili, mais aussi en français, en anglais et en allemand, il faut être attentif au sous-titrage du film, qui, malgré certaines prises de vue très secouée, nous touche vraiment. Le film nous éclaire sur un conflit plutôt ignoré ici. Après avoir vu ce film montrant les ravages de la mondialisation en Afrique, on comprend mieux pourquoi des Congolais ont fui leur pays et demandé l’asile en Suisse.
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