Sparring

Affiche Sparring
Réalisé par Samuel Jouy
Titre original Sparring
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Olivia Merilahti
Genre Drame
Distributeur Pathé Films
Acteurs Mathieu Kassovitz, Lyes Salem, Olivia Merilahti, Souleymane M'Baye, Billie Blain, Tomy Leconte
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 784
Bande annonce (Allociné)

Critique

En anglais, to spar signifie «boxer». La langue française en tire un anglicisme, «sparring», pour désigner un partenaire d’entraînement dans les sports de combat.  Le «sparring» suit les ordres de l’entraîneur pour l’aider à préparer son poulain à un match important. Il est payé confortablement mais risque des coups dangereux.

A 45 ans, Steve (Mathieu Kassovitz) vient de perdre son quarante-neuvième match. Durant toute sa carrière, il n’a gagné que sept fois et, si sa famille lui fait confiance, il en va autrement dans les salles de sport. Alors que sa fille Aurore (Billie Blain) rêve d’apprendre la musique, sa femme (Olivia Merilahti) l’enjoint de cesser la boxe après son cinquantième combat. Le couple n’est pas riche, Steve se demande comment trouver l’argent nécessaire à l’achat d’un piano.

Sparring est la première réalisation de l’acteur français Samuel Jouy qui en signe également le scénario. Il prend le contre-pied d’une majorité de films sur la boxe dévolus à la sacralisation des vedettes, de la force, des coups et de leurs conséquences. Au contraire, Steve fait une démonstration de la fonction ignorée de «sparring», en même temps qu’il symbolise l’immense majorité de boxeurs qui ne gagnent jamais.

Film sur les «petites mains», sur les individus qui supportent en silence, sur ceux qui contribuent à la gloire des autres sans en recevoir la moindre miette... film sur un perdant, en somme? Et bien non, c’est ce que réussissent ensemble Mathieu Kassovitz et le réalisateur. Le second par la façon dont il construit son personnage et le maintient en équilibre entre le succès et le déclin, entre le courage et l’inquiétude, entre sa carrière et sa vie de famille. Le premier par son talent à faire valoir ce caractère.

Il faut dire que la réalisation vient en aide au comédien; par exemple, le parti pris du plan-séquence lui donne le temps de laisser monter les sentiments qu’éprouve son personnage. La mise en scène ne se complaît pas dans la violence. Ce qu’elle en montre suffit à rappeler la fragilité du corps et le danger encouru. Parfois, la musique devient envahissante - trop -, mais elle sert aussi à réduire le bruit des coups.

Beaucoup d’importance est donnée à la présence des proches. Le public est convié à l’évolution d’un sportif en fin de carrière, un sportif très attaché à une famille unie et généreuse. Celle-ci est toujours prête à endosser les soucis du père. Si bien qu’au lieu d’un film de plus sur la boxe, on découvre une œuvre sensible, attachante, qui pousse à regarder au-delà du ring. Ce premier essai est encourageant; Samuel Jouy mérite l’attention.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Adèle Morerod 14
Georges Blanc 13