Réalisé par | Gaël Morel |
Pays de production | France |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Camille Rocailleux |
Genre | Drame |
Distributeur | Adok |
Acteurs | Sandrine Bonnaire, Farida Ouchani, Mouna Fettou, Kamal El Amri, Ilian Bergala |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 782 |
Edith Clerval (Sandrine Bonnaire), 45 ans, ouvrière dans une usine de textiles française, voit sa vie chamboulée par la décision de la direction de décentraliser l’entreprise. Loin de son fils Jérémy (Ilian Bergala) et sans attache particulière, elle préfère partir pour le Maroc et poursuivre là-bas son travail délocalisé, malgré les indemnités de licenciement qu’on lui propose. Débute alors une sorte d’errance professionnelle, Edith n’ayant pas mesuré toutes les difficultés qui l’attendaient.
Le portrait de cette jeune femme est intéressant, le film se situant entre un cinéma social et un cinéma romanesque. En «prenant le large» l’héroïne tente de recommencer une vie et semble trouver au Maroc, avec Mina (Mouna Fettou) et son fils Ali (Kamal El Amri), une famille qu’elle n’avait pas réussi à créer en France.
A son arrivée au Maroc Edith loge dans la pension tenue par Mina, une femme divorcée qui vit avec son fils. Côté boulot elle travaille dans une usine vétuste où les appareils semblent dater de plusieurs décennies en arrière, tout comme les conditions de travail et les relations sociales. Cette première partie du film est sans doute la meilleure: le cinéaste parvient à mettre en scène et à faire ressentir, avec tact et précision, les problèmes relationnels au sein de l’usine. Edith ressent l’injustice, les peurs, les conflits, les tensions religieuses aussi qui règnent dans l’entreprise. Têtue et rivée à son travail elle s’engagera dans les mouvements de solidarité.
Pour décrire la force et la fragilité d’Edith, pour rendre aussi hommage peut-être au monde ouvrier, le cinéaste Gaël Morel et l’actrice Sandrine Bonnaire ont su trouver le ton qu’il fallait. On remarquera que l’habituel schéma de l’immigration économique est ici inversé: c’est une Européenne qui émigre en Afrique, et qui se heurte à un mode de vie différent. Entre chronique sociale et drame intimiste les scénaristes et les acteurs ont réussi à proposer une histoire qui se veut optimiste, même si l’issue de cette tentative de «prendre le large» n’est peut-être pas tout à fait convaincante. Le récit semble parfois s’accommoder des circonstances, et la fin ne tient pas les promesses de la première partie.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
---|---|
Antoine Rochat | 14 |
Georges Blanc | 15 |
Philippe Thonney | 16 |