Homme intègre (Un)

Affiche Homme intègre (Un)
Réalisé par Mohammad Rasoulof
Titre original A Man of Integrity
Pays de production Iran
Année 2017
Durée
Musique Peyman Yazdanian
Genre Drame
Distributeur trigonfilm
Acteurs Missagh Zareh, Reza Akhlaghirad, Soudabeh Beizaee, Nasim Adabi, Zeinab Shabani
N° cinéfeuilles 781
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le cinéaste iranien parle du pouvoir de l’argent et de la politique de son pays avec beaucoup de courage.

Après Les Manuscrits ne brûlent pas (2013), qui avait obtenu dans la même sélection Un certain regard le Prix du Jury et le Prix vers l’avenir, Mohammad Rasoulof revient cette année avec une œuvre forte, dénonçant la corruption et la puissance des fonctionnaires bien placés.

Reza (Reza Akhlaghirad), un homme intègre, vit avec sa famille en développant une pisciculture de poissons rouges dans une région éloignée de Téhéran. Pour préserver une existence harmonieuse, il a renoncé à vivre dans la capitale. Son épouse est directrice dans une école de jeunes filles. Cependant, son exploitation et sa demeure se trouvent sur un terrain convoité par une «compagnie». Commence alors une lutte sans merci pour Reza qui essayera de sauver son patrimoine sans tomber dans le piège des pots-de-vin.

A l’image des poissons rouges, le protagoniste se trouve vite pris dans les mailles d’un filet qui l’étouffe à petit feu. A chaque fois qu’il pense avoir trouvé la solution, un autre problème survient alors, toujours plus violent et insoluble. Ainsi, le piège se referme sur lui, et toute la famille est rattrapée par un système de corruption cautionnée par la communauté. Son épouse prend alors les choses en main et ses choix malheureux les entraînent dans un véritable cauchemar. Dès lors, on se rend compte que tous les moyens sont bons pour lutter contre cette société intolérante, même à faire taire ses principes et sa morale pour sa survie.

Mohammand Rasoulof est un homme engagé, qui prend des risques pour parler des dérives sociales de son pays. En 2010, il fut arrêté en même temps que Jafar Panahi, soupçonnés tous les deux de vouloir réaliser des films dénonçant le régime de Mahmoud Ahmadinejad, dont la réélection contestée en juin 2009 est à l’origine de manifestations qui agitent le pays. Ils furent condamnés à six ans de prison, suivis de 20 ans d’interdiction de tourner, de donner des interviews ou de quitter l’Iran. En appel, la peine est réduite à un an et les deux cinéastes tournent chacun un film, mais la menace pèse tel un couperet, ne les empêchant ni l’un ni l’autre de continuer leur lutte pour défendre leur opinion.

Prix Un certain regard au Festival de Cannes 2017

Nadia Roch

Appréciations

Nom Notes
Nadia Roch 18
Serge Molla 18
Georges Blanc 17