12 jours

Affiche 12 jours
Réalisé par Raymond Depardon
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Documentaire
Distributeur agorafilms
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
Bande annonce (Allociné)

Critique

12 jours. C’est le délai maximum prévu par la loi française pour que des personnes hospitalisées sans leur consentement, autrement dit de force, dans des établissements psychiatriques puissent être entendues par un juge des libertés, afin de faire valoir leurs droits. Accompagnés d’un avocat, ils passent ainsi devant un magistrat qui pourra, éventuellement, mettre un terme à l’internement forcé. Raymond Depardon a obtenu de pouvoir poser sa caméra dans cette salle d’audience faisant partie d’un hôpital lyonnais, et nous dévoile les cas de dix personnes, internées pour diverses raisons, alors qu’ils rencontrent leurs juges respectifs.

Avec ce film étonnant, didactique tout en étant parfois très émouvant, Raymond Depardon confirme sa place de grand patron du documentaire français. Depuis des décennies il a abordé, dans son travail de cinéaste comme dans son autre activité de photographe, une œuvre passionnante, sur des sujets sociétaux très variés, en n’oubliant jamais de mettre l’humain au centre de ses préoccupations. Ce film ne fait pas exception et contient la patte rendant le travail de Depardon reconnaissable entre mille: son humanisme. On ressent ce sentiment à chaque seconde, envers les patients comme envers les juges d’ailleurs. Car le réalisateur ne prend évidemment parti ni pour les uns ni pour les autres, ne juge en aucun cas les situations qu’il montre, mais nous rappelle que derrière chaque cas, chaque parcours de vie, chaque décision difficile, se trouve un être humain.

Un film clinique, efficace et touchant, provoquant selon les cas empathie, malaise ou soulagement. Depardon n’utilise aucun autre vecteur explicatif que ses images: pas d’interviews, pas de voix off, pas de points de vue extérieurs. Il nous livre simplement la véracité des faits, et au public de se faire son idée. Seul élément rajouté: une musique composée par Alexandre Desplat qui n’est, une fois n’est pas coutume avec lui, ni trop sirupeuse ni trop envahissante.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 17