Villa (La)

Affiche Villa (La)
Réalisé par Robert Guédiguian
Pays de production France
Année 2017
Durée
Genre Drame
Distributeur agorafilms
Acteurs Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Jacques Boudet, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier
Age légal 6 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 780
Bande annonce (Allociné)

Critique

La maladie du père (Fred Ulysse) réunit la sœur Angèle (Ariane Ascaride) et les deux frères Armand et Joseph (Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin). Joseph a amené sa «très jeune fiancée», Bérangère (Anaïs Demoustier). Dans ce creux de calanque, le village est devenu un désert. Tout le monde a vendu, il ne reste plus qu’un couple de parents, leur fils et un pêcheur à qui l’on confierait volontiers le rôle du «Ravi» dans le conte du Noël des petits santons de Provence.

Cette communauté réduite agite les problèmes du monde entre passé et futur, comme elle brasserait le sac de numéros dans un jeu de loto. Mise en retraite anticipée, dépendance de la vieillesse, abandon des villages, deuil chronique d’un enfant, importance du théâtre, spéculation immobilière, dangers de la cigarette, migration, feux de forêts, pauvreté, racisme, sécurité, jeunesse perdue, communisme, amours ratées et amours à venir…

La Villa offre un inventaire des soucis quotidiens relus à l’échelle des préoccupations du monde. Chaque séquence en ramène un nouveau, cela semble ne jamais devoir s’arrêter. Pour autant, le film n’est pas désespérant; d’un côté parce qu’il ne va pas très loin dans la réflexion, de l’autre parce que selon lui les solutions existent si l’on y met du sien, autrement dit, qu’on s’écoute et qu’on s’entende.

Il serait difficile de ne pas reconnaître le catéchisme de Robert Guédiguian, homme de bonne volonté dont on sait qu’il est hanté par le mauvais état du monde. Comment ne pas louer son empathie, il a tellement raison. Ainsi, dit-il, «je ne pouvais pas faire un film aujourd’hui sans parler des réfugiés»… Certes! Toutefois, comme ce drame se glisse mal dans un scénario déjà débordant, il apparaît oiseux et l’effet est raté…

A l’écran, un tel catéchisme se fait lourd, trop copieux, ressassé par un regard qui ne parvient pas à se limiter à un seul sujet. Malgré la bonne facture du film et la générosité du cinéaste, La Villa se contente de saupoudrer là où il faudrait développer et approfondir. La malchance, pour Guédiguian, c’est qu’il n’arrive pas à choisir dans le trop-plein de ses révoltes et de ses émerveillements.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 9
Sabrina Schwob 15
Georges Blanc 15