Bonhomme de neige (Le)

Cette adaptation d’un roman éponyme de Jo Nesbø, l’écrivain norvégien, immerge dans un climat, celui de Nord, froid, où tout semble découpé, les paysages comme les mots, les situations comme les sentiments. La mère d’une petite fille disparaît et aucune piste ne paraît se présenter hormis un bonhomme de neige, muni d’une écharpe rose, faisant face à sa maison. Mais d’ailleurs qui le remarque, hormis Harry Hole (Michael Fassbender), le policier sensible à l’alcool, qui en a reçu un dessin sur une lettre anonyme? Le problème c’est que l’enquête est confiée à une brillante collègue. Et si cette disparition se liait à d’autres plus anciennes, faudrait-il penser à un tueur en série?

La réalisation nette n’invite pas à l’empathie et génère peu de suspense. Il manque de l’épaisseur au personnage de ce flic intuitif et peu doué sur le plan des relations humaines. Il observe bien, rate peu de détails, se pose les bonnes questions, mais du coup a un côté entomologiste qui conduit le spectateur à regarder en surplomb ce qui se passe. Côté tueur, l’enfance explique-t-elle toujours tout? Côté policier, jusqu’où s’impliquer?

Le réalisateur était semble-t-il, plus inspiré lorsqu’il adapta en 2012 La Taupe de John Le Carré qu’ici où lenteur et caractère laborieux se conjuguent, malgré un casting impressionnant.