Expérience interdite (L') - Flatliners

En 1990, s’inspirant du livre du Dr Moody La vie après la vie, le cinéaste américain Joel Schumacher avait réalisé un film de science-fiction-épouvante, L’Expérience interdite, qui avait connu un certain succès public. Vingt-sept ans plus tard le cinéaste danois Niels Arden Oplev en propose un remake (américain) qui n’ajoute vraiment rien de très nouveau.
Rebelote donc. Pour découvrir ce qui se passe après la mort, cinq étudiant(e)s en médecine se lancent dans une expérience pour le moins audacieuse: sur eux-mêmes, volontairement, ils provoquent des arrêts cardiaques pendant de courtes périodes (une à deux minutes) afin de vivre des expériences de mort imminente. Mais en poussant le processus de plus en plus loin, chacun va devoir affronter, dans la vie de tous les jours, non seulement son passé et ses zones d’ombre, mais aussi, plus effrayants, des phénomènes paranormaux issus de l’au-delà.

On donnera quittance aux cinq acteurs et actrices (voir le générique) qui font de leur mieux dans leurs blouses blanches et leurs salles d’opération désaffectées. Ils ne nous révèlent rien de fondamental, ni d’intéressant. Dans le n. de Ciné-Feuilles de janvier 1991 (à propos donc de la première mouture de 1990), Daniel Fahrni écrivait ceci: «Depuis la parution du livre La vie après la vie, on connaît mieux ces étranges expériences, par le récit de personnes ayant été à l’agonie ou en état de mort clinique. Leurs témoignages relatent une série de sensations précises et concordantes: passage dans un long tunnel, ‘décorporation’, sentiment de paix, contacts avec d’autres esprits, rencontre d’une lumière vive, etc.» La version 2017 n’y change rien et n’apporte rien de très original. Les effets visuels ne sont pas saisissants, le surnaturel et l’épouvante ressemblent à du déjà-vu, et l’on ne s’attache à personne : ce petit monde médical vit des expériences attendues et répétitives, la bande d’étudiants finira par sortir du cauchemar, non sans que l’une des participantes y laisse sa peau. Le scénario de ce film sur l’«after life» pose en route une ou deux bonnes questions sur la responsabilité ou la culpabilité de chacun, sur le pardon à accorder ou l’amour à assumer, mais cela ne suffit pas…