Règles du jeu (Les)

Affiche Règles du jeu (Les)
Réalisé par Pierre Morath, Nicholas Peart
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 511

Critique

"Pierre Morath et Nicholas Peart se sont attachés aux patins de toute l'équipe du Genève HC participant aux play-off du championnat suisse. La caméra pénètre dans l'univers très particulier d'une équipe professionnelle de hockey, à un moment où la tension est vive, où tout se joue, tout s'exacerbe, sous la direction d'un coach qui essaie de motiver ses joueurs et d'obtenir, coûte que coûte (et cela peut coûter cher), la victoire. Espoirs et désillusions, coups de gueule et de crosses, blessures graves ou bénignes, tout le monde du hockey, tout son arrière-plan surtout nous est présenté sans ménagement.

Deux acteurs de ces finales vont servir de fils conducteurs tout au cours des matchs. D'abord le coach canadien Chris Mc Sorley, la quarantaine, personnalité assez versatile, au langage anglais le plus souvent cru, éructant des grossièretés le long de la bande. ""Mon influence sur le déroulement du match se limite à 5%, pas plus"", a-t-il au moins l'honnêteté de préciser. Une image du sport peu reluisante, assez vulgaire même, ce qui n'empêche pas M. Mc Sorley d'être considéré comme un excellent entraîneur.

Il y a ensuite Philippe Bozon, hockeyeur très connu. Un homme difficile d'accès, un joueur dur à la souffrance, mais pourvu d'une bonne dose d'humanité. Parmi tous ces ""gladiateurs"" modernes qui ne rechignent pas à user de tous les coups tordus, Bozon fait figure d'un être à part. Victime de blessures il luttera jusqu'au bout, comme un lion, jusqu'à son dernier souffle. Une véritable force de caractère.

LES REGLES DU JEU passionneront peut-être les fans de hockey. Encore que... Il se dégage en effet de cette exploration des coulisses de ce sport une impression assez désagréable de violence calculée (""il faut se montrer vicieux"", ose le coach) et de brutalité, voire d'agressivité délibérée.

De ce tableau amer les cinéastes ne cachent rien, et leur critique est constamment sous-jacente. On regrettera pourtant qu'ils n'aient pas accordé une place plus importante à une réflexion sur le rôle de l'argent et des sponsors, sur les moteurs financiers de ce sport, sur l'influence des médias et du public. Une démarche qui aurait été plus intéressante que les longues séquences des matchs des play-off, finalement assez lassantes. Mais une démarche, c'est vrai, plus difficile et moins spectaculaire."

Antoine Rochat