Pour le réconfort

Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se mesurent à leurs amis d’enfance qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Les amitiés d’hier et les envies de demain se tissent bien mal, la guerre est déclarée.

Aussi le film oscille-t-il entre quelques visites dans les homes pour personnes âgées - «Les vieux, c’est l’avenir» - et des moments de biture où l’on défait plus le monde qu’on ne le refait. Les copains locaux estiment que la lutte des classes se poursuit, alors que le frère et la sœur ne comprennent pas ce qui se passe, n’ayant guère été confrontés, semble-t-il, à la dureté du réel et à la nécessité de gagner sa vie. A plusieurs reprises, les protagonistes s’assènent leurs désenchantements, mais pour qui, pour quoi? Alors, si vraiment ce film prétend être une libre adaptation de La Cerisaie de Tchékov, c’est que le théâtre n’a plus grand-chose à voir avec le texte. Ici l’improvisation paraît mener le bal, politique diront certains, mais surtout inapte.