Critique
Suite au meurtre de leur mère adoptive, deux Blancs, deux Noirs se retrouvent bien décidés à élucider cette mort et à se venger. Seul l'un fait confiance à la police, mais il ne réussira guère à freiner l'impulsivité de ses frères. Si les différences raciales auraient pu donner quelque consistance au scénario sans surprise, la frénésie de règlements à la gâchette écarte bien vite tout effort de psychologie. Dès lors, on retombe dans un thriller urbain de série B qui, une fois lancé, ne sait plus très bien comment s'arrêter, à l'instar des véhicules confrontés à des dérapages peu contrôlés sur les routes gelées de Detroit. Les clichés sont légion (bons-méchants, policiers véreux, etc.), et en alliant la violence gratuite et le sexisme, ils emmènent à toute allure le spectateur vers un produit farci de plomb et de vulgarité. Autant dire que John Singleton, dont on retient davantage BOYZ'N THE HOOD (1991) que 2 FAST 2 FURIOUS, n'est pas Spike Lee et que désormais il ne suffit pas de brasser les ethnies et les rôles pour dépasser les situations attendues et éviter les rebondissements invraisemblables.
Serge Molla