Je ne suis pas là pour être aimé

Affiche Je ne suis pas là pour être aimé
Réalisé par Stéphane Brizé
Pays de production France
Année 2004
Durée
Musique Christoph H. Müller, Eduardo Makaroff
Genre Comédie
Distributeur Rezo Films
Acteurs Patrick Chesnais, Lionel Abelanski, Anne Consigny, Georges Wilson, Cyril Couton
Age légal 10 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 511
Bande annonce (Allociné)

Critique

Certaines existences semblent prédestinées au gris. Celle de Jean-Claude (Patrick Chesnais) en est un exemple. Divorcé, père d'un fils des plus insignifiants, il grimpe avec lassitude les escaliers de locataires endettés. Sa profession, huissier de justice, n'est pas faite pour éclairer ses journées. A 50 ans, Jean-Claude est un homme ordinaire, taciturne, peu aidé par la vie. Il y a pourtant un petit soleil, en face de son étude, à travers les fenêtres de l'immeuble voisin. Il s'y donne un cours de tango et l'huissier essaie, parfois, quelques pas dans son bureau. Jusqu'au jour où il décide de s'y inscrire.

Cette histoire mélancolique convient parfaitement à Patrick Chesnais qui avait habitué son public à des rôles plus légers, plus farfelus. Il s'agit d'abord d'une histoire de famille et de l'influence des générations. Jean-Claude est à la fois un fils et un père. Son père à lui - excellent Georges Wilson - vieillit dans une institution en faisant souffrir tout le monde par son mauvais caractère. Le petit-fils au contraire n'en a pas, de caractère. Jean-Claude vit mal entre les deux et ne parvient à parler ni à l'un, ni à l'autre.

Stéphane Brizé (LE BLEU DES VILLES) ne fait rien d'autre que d'observer, avec finesse, cet homme en train de se noyer dans la tristesse. Film discret, monochrome, JE NE SUIS PAS LA POUR ÊTRE AIME se déroule en saison morte. L'économie y joue le rôle principal, laissant le spectateur comprendre les mouvements de l'âme par les silences, par les regards. Un peu d'espoir tout de même? Oui, à partir du moment où les choses sont enfin dites et que les sentiments s'emploient à faire fondre les blocages.

Geneviève Praplan