Zombillénium

Affiche Zombillénium
Réalisé par Arthur de Pins, Alexis Ducord
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Eric Neveux, Mat Bastard
Genre Animation, Comédie, Aventure
Distributeur praesensfilm
Acteurs Emmanuel Curtil, Alexis Tomassian, Kelly Marot, Mat Bastard, Alain Choquet
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 777
Bande annonce (Allociné)

Critique

Adapté d'une bande dessinée éponyme en trois tomes de l'auteur franco-belge Arthur de Pins, ce film est un petit bijou qui aborde les problèmes de la société actuelle...

Le monde magique présenté dans ce long métrage n'est pas fait de fées, de princesses et de princes charmants mais de zombies, de vampires, de loups-garous et autres monstres. Bienvenue au parc d'attractions «Zombillénium», où toutes ces créatures ont pour vocation de faire peur et ainsi d'alimenter les cauchemars des enfants!

Hector, un père de famille pris par ses occupations professionnelles et délaissant sa fille, se rend au parc dans le but de le faire fermer. Contrôleur trop curieux, il se retrouve emprisonné, changé en monstre et obligé d'intégrer cette équipe de démons. Dès lors, il va déployer toute son énergie pour revoir sa fille. Il sera également contraint de trouver des solutions pour sauver le parc qui est dans une situation économique désastreuse et de remonter le moral aux différents monstres qui fatiguent de devoir divertir des humains opportunistes et égoïstes...

L'histoire, qui ne dure que 78 minutes, offre une multitude de réflexions sur la société actuelle sous forme de parodie, tout en proposant plusieurs lectures: les jeunes seront fascinés par ces personnages qui hantent leur enfance et surtout qui leur proposent un autre message que la morale habituelle sur la famille et l'amour. Au fil du récit, la beauté se retrouve dans des protagonistes moches, alors que la laideur est le propre de l'humain, illustrée par l'institutrice! Les plus grands, quant à eux, se délecteront des piques sarcastiques visant à dénoncer les travers de cette société en perdition. En effet, les allusions caustiques sont nombreuses: les actionnaires tout d'abord, bien plus inhumains que les zombies, ces capitalistes qui n'ont aucun état d'âme, animés par leur soif d'argent. C'est ainsi qu'ils licencient le patron dont le fonctionnement paternaliste ne correspond plus aux règles du management moderne. Le visiteur stupide, prêt à consommer sans réfléchir pourvu que l'offre corresponde aux tendances de la mode. L'importance du paraître se retrouve parmi les monstres, à savoir celui qui aura le plus de succès en raison de son apparence flatteuse au détriment des démons moins glamour. La représentation de la famille est celle d'un trio recomposé: le père, un diable à cornes, qui tombe amoureux d'une sorcière gothique, blasée au grand cœur, se déplaçant sur un balai qui n'est autre qu'un skateboard: une vision intéressante et moderne des relations d'aujourd'hui.

Ces nombreux clins d'œil sociopolitiques sont soutenus par une bande sonore magistrale. La chanson centrale aux influences rock, interprétée par les monstres, prouvant que l'harmonie peut se développer grâce à la musique, est signée par Mat Bastard. Graphiquement, les dessins, fidèles à la bande dessinée, sont tout simplement magnifiques et l'animation complètement réussie. Le générique est éblouissant, donnant de suite le ton de l'histoire et plaçant l'intrigue dans son contexte.

Présenté en ouverture du Festival international du film d'animation d'Annecy devant une salle comble et enchantée, ne manquez le grand huit de Zombillénium sous aucun prétexte, attachez votre ceinture et laissez-vous emporter dans ce voyage qui ne vous promet qu'un pur moment de bonheur...

Nadia Roch

Appréciations

Nom Notes
Nadia Roch 19