Réalisé par | Edouard Deluc |
Pays de production | France |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Warren Ellis |
Genre | Biopic, Drame |
Distributeur | frenetic |
Acteurs | Vincent Cassel, Malik Zidi, Tuheï Adams, Pua-Taï Hikutini, Pernille Bergendorff |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 775 |
Ces dernières années, le cinéma français semble se complaire dans l’histoire de l’art de la fin du XIXe et début du XXe siècle. Après Renoir, Cézanne, Rodin, notamment, voici venu le tour de Gauguin d’être emporté dans un tournage cinématographique. Aucun n’a encore égalé le Van Gogh de Maurice Pialat (1991).
Edouard Deluc a tourné son film à Tahiti, à partir de Noa Noa, le carnet de voyage de Paul Gauguin (1848-1903). Il se concentre sur les premières années en Polynésie du peintre (Vincent Cassel), de 1891 à 1893, pendant lesquelles il rencontre Tehura (Tuheï Adams), sa principale inspiratrice. Il peint alors près de quatre-vingt toiles qui ne lui assureront aucune fortune; mais ce sont ses plus belles années.
Le cinéaste français revendique son indépendance d’artiste: il s’est inspiré très librement des notes de Gauguin et les a largement romancées. C’est son choix, c’est son droit. Mais c’est aussi son erreur. Car le roman de Gauguin ne dit pas l’artiste passionnant qu’il fut. Le film évoque sa vie quotidienne marquée par le dénuement, certes. Mais n’est-ce pas là qu’un cliché?
Tout est anecdote dans cette biographie, à commencer par la romance entre le modèle et le Tahitien voisin, Jotépha (Pua-Taï Hikutini). Mais la peinture elle-même est peu évoquée, sinon quelques beaux plans rapprochés sur le support et la brosse d’un pinceau actif. Quelle est l’obsession artistique de Gauguin, comment comprendre le besoin fondamental qui l’a poussé à tout quitter pour les couleurs polynésiennes? Que trouve-t-il dans les îles? Ces questions fondamentales parmi d’autres sont à peine évoquées.
Le film d’Edouard Deluc ne rend pas vraiment compte du sens profond qui anime la recherche de son personnage. Il est une histoire d’amour parmi tant d’autres, un film un peu triste dont l’intérêt principal se niche dans la beauté des paysages.
Geneviève Praplan