Problemos

Affiche Problemos
Réalisé par Eric Judor
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Ludovic Bource
Genre Comédie
Distributeur frenetic
Acteurs Eric Judor, Célia Rosich, Michel Nabokov, Eddy Leduc, Blanche Gardin
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 772
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les premières scènes de Problemos constituent une agréable surprise, pour deux raisons. D'abord parce que, pour une fois, Eric Judor laisse au vestiaire son habituel jeu potache, hystérique et bruyant au profit d'une sobriété bienvenue. Et seconde raison, l'idée de départ du scénario est plutôt encourageante. On y découvre un couple et leur fille s'arrêtant en rentrant de leurs vacances dans une communauté d'activistes écolos, vivant à la belle étoile, reniant la société capitaliste et dont certains sont physiquement allergiques aux téléphones portables. Malgré quelques clichés (le SDF crade, le père accro à son smartphone et la gamine à sa tablette), la situation est amusante et certains personnages joyeusement caricaturaux.

Très vite malheureusement, l'histoire vire au gigantesque n'importe quoi, et l'amorce d'intérêt disparaît très rapidement. On ne voit plus un film, mais une suite de sketches de plus en plus outranciers et donc de moins en moins crédibles, allant même jusqu'à de la science-fiction apocalyptique. En effet, une pandémie mondiale à laquelle on ne croit pas une seconde décime la Terre entière à l'exception de la communauté d'altermondialistes ardéchois. Le discours qui aurait pu être mordant sur la surconsommation ou la nature humaine est noyé dans un scénario décousu et paresseux. On comprend mieux en sachant que le film est coécrit par une membre du Jamel Comedy club et scénariste de sitcoms. Être percutant et drôle en quelques minutes c'est une chose, mais aligner des sketches ne fait pas une histoire homogène.

Problemos est l'exemple parfait de la fausse bonne idée. Une situation de départ cocasse, des acteurs qui s'amusent, mais un grand manque de courage et de cohérence. Et au final, une comédie qui, si elle parvient à éviter toute vulgarité, n'a rien d'original, de tendre ou de grinçant à dire.

Philippe Thonney