Critique
Lux, Bonny, Mary, Thérèse et Cecilia sont les ravissantes filles de M. Lisbon - prof de math sympa mais père et mari sur la touche - et de Mme Lisbon - énergique femme au foyer, à la religiosité très étroite. Le film s’ouvre avec une tentative de suicide de la plus jeune - 13 ans - suivi, quelques minutes plus loin par son suicide réussi. Les quatre rescapées sont plus tard autorisées à participer au bal des débutants, où l’aînée se laisse séduire par un beau garçon qui la laisse choir dans le glauque petit matin. Dès lors M. et Mme Lisbon enferment leurs filles dans la maison familiale d’où elles ne ressortiront plus…
Beaucoup de choses passionnantes se déroulent dans l’image et le son: par exemple, l’incommunicabilité oppressante est magistralement décrite, dans une symphonie réussie de couleurs, d’ambiances sonores, de décors et d’objets, de gestes et de paroles.
Le contenu du film a en revanche le visage d’une vraie catastrophe. Tout est là complètement figé: les parents sont les coupables définitifs, sans que les raisons de l’incommunicabilité nauséabonde ne soit le moins du monde «explorées» ni les relations entre les êtres abordées. Le fond du récit se perd dans le vide, trébuche sur l’incohérence ou se pétrifie dans la caricature. La forme est maîtrisée, le sujet - hélas! - terriblement maltraité.
Ancien membre