Transfiguration

Affiche Transfiguration
Réalisé par Michael O’Shea
Titre original The Transfiguration
Pays de production U.S.A.
Année 2016
Durée
Musique Margaret Chardiet
Genre Epouvante-horreur, Drame
Distributeur xnix
Acteurs Eric Ruffin, Chloe Levine, Larry Fessenden, Danny Flaherty, Aaron Moten
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 769
Bande annonce (Allociné)

Critique

Présenté lors du Festival de Cannes 2016, dans la sélection Un certain regard, Transfiguration explore l’âge trouble de l’adolescence avec un point de vue pour le moins particulier. En effet, le réalisateur - pour ce qui est son premier film - y ajoute du vampirisme. On suit ainsi le quotidien de Milo (Eric Ruffin), maltraité par les autres jeunes et qui, laissé à lui-même, se passionne pour les mises à mort entre animaux. Ce que révèle aussi une première séquence saisissante, c’est qu’aux nuits de pleine lune, il s’abreuve du sang des passants imprudents. La rencontre avec une nouvelle voisine, elle aussi un peu perdue, va lui faire découvrir une autre manière d’être à la vie.

Allier les troubles du passage à l’âge adulte à un rapport violent au corps aurait pu donner un objet intéressant. En cela, Michael O’Shea s’inscrit dans une tendance nouvelle qui, de Morse (2008) à Grave (2016, sorti en France), questionne les transformations physiques et psychologiques propres à cette période à travers le corporel. Malheureusement, le traitement qui en est fait dans Transfiguration est peu subtil, notamment à cause d’un récit qui brasse trop de choses. La vie dans les banlieues, la discrimination raciale, la violence des gangs, la découverte de l’amour, le suicide: autant de thématiques par ailleurs passionnantes mais dont l’abondance empêche un traitement en profondeur.

Sans compter que le réalisme formel choisi par le cinéaste, séduisant au départ, finit par manquer de rythme et l’ambiance dérangeante posée par les premiers plans s’estompe peu à peu. La volonté de sortir des codes propres au genre de l’horreur relevait pourtant d’une jolie intention. D’autant qu’on ne peut que s’interroger vis-à-vis d’un petit monde dans lequel la violence fantastique est préférable à la réalité.

Adèle Morerod