Churchill

Affiche Churchill
Réalisé par Jonathan Teplitzky
Pays de production Grande-Bretagne, U.S.A.
Année 2017
Durée
Musique Lorne Balfe
Genre Biopic, Drame, Guerre
Distributeur elitefilms
Acteurs Brian Cox, James Purefoy, John Slattery, Miranda Richardson, Ella Purnell
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 769
Bande annonce (Allociné)

Critique

On parle de biographie, mais Churchill n’en est pas une. Le film s’attache à ce qu’a pu vivre l’homme d’Etat britannique pendant les quelques jours de la seconde guerre mondiale qui entourent le débarquement des Alliés en Normandie, le 5 juin 1944.

Winston Churchill (1874 – 1965) est alors premier ministre – il effectuera un second mandat de 1951 à 1955. Lorsque les Alliés mettent au point l’Opération Overland pour stopper la folie hitlérienne, Churchill la juge trop risquée et défend plutôt un débarquement en mer Egée. Il est persuadé que la Normandie se transformera en un cercueil effroyable pour les soldats. Sa proposition étant rejetée par les généraux, il se rallie à eux. Ce sera le début de la débâcle pour les Nazis.

En trois mots, voilà pour «L’Histoire». Face à elle, le réalisateur britannique avoue prendre des libertés. Il choisit d’illustrer à sa manière la personnalité de l’homme politique. Tournant le dos – heureusement – à l’hagiographie, il le dépeint – malheureusement – comme celle d’un vieillard proche de la sénilité, fragile, dépressif, alcoolique.

Brillamment interprété par Brian Cox, Churchill est mené de main de maître par son épouse (Miranda Richardson); ainsi le film plonge-t-il film dans une aventure conjugale presque davantage que dans la terrible réalité du moment et sa question fondamentale: comment faire périr le moins possible d’hommes pour en sauver des millions?

Mal servi par la musique doucereuse de l’Ecossais Lorne Balfe, Teplitzky privilégie l’anecdote, gros plans incessants sur le fameux cigare ou sur les verres de scotch, secrétaire admiratrice, querelles de ménage. La popularité du film semble plus recherchée que la vérité des faits et leur compréhension.

Churchill n’offre donc pas grand-chose d’autre que l’interprétation superficielle d’un moment dramatique. Toutefois, l’œuvre se voit agréablement grâce à des images joliment cadrées, soignées et esthétiques. Plus intimiste que spectaculaire, la reconstitution est intéressante et l’interprétation réussie de Cox fait oublier les exagérations du portrait.

Geneviève Praplan