Réalisé par | Jacques Doillon |
Pays de production | France |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Philippe Sarde |
Genre | Drame |
Distributeur | praesensfilm |
Acteurs | Vincent Lindon, Séverine Caneele, Izïa Higelin, Edward Akrout, Zina Esepciuc |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 769 |
Vincent Lindon, barbu, incarne avec force le génie dont le langage premier est celui du corps et en particulier celui de ses mains. Un même élan créateur l’anime que Camille Claudel, l’élève devenue assistante, muse créatrice et maîtresse : c’est d’ailleurs cela qui les unit au-delà de tout. En 1880, à 40 ans, Rodin reçoit sa première commande l’Etat, la Porte de l’Enfer inspirée de Dante, mais le film explore plus encore la création de Balzac. Plutôt que de se voir enfermer par une rigueur historique, Doillon laisse parler les œuvres elles-mêmes, qu’il filme avec une sensualité qui renvoie à celle des corps. Du coup l’on comprend l’intense relation libre qui unit les deux artistes – et consume Camille – et l’union avec Rose à laquelle Rodin ne mettra jamais fin.
Grâce aux subtils cadrages retenus, le réalisateur place les œuvres au centre. Et si l’on voit peu Rodin sculpter, c’est que c’est avant tout son regard qui fait la différence, regard global, tout à la fois soucieux des proportions et capable de ne pas s’y tenir pour traduire mieux encore l’intériorité d’un être. Ce film (adoubé par Musée Rodin), de facture classique, mais non pas académique, génère hélas l’ennui, mais livre néanmoins une mine d’informations, que seuls retiendront les familiers des noms de Monet, Cézanne, Rilke…
Serge Molla