Réalisé par | Nate Parker |
Titre original | Birth of a Nation |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2016 |
Durée | |
Musique | Henry Jackman |
Genre | Biopic, Historique, Drame |
Distributeur | cineworx |
Acteurs | Aunjanue Ellis, Armie Hammer, Nate Parker, Mark Boone Junior, Colman Domingo |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 767 |
Portant ce projet en lui depuis plusieurs années, Nate Parker est le producteur, scénariste, réalisateur et acteur principal de Naissance d'une nation. Il nous raconte l'histoire vraie de Nat Turner, un esclave noir de Virginie qui, en 1831, prit la tête d'une révolte sanglante contre les esclavagistes. Réprimée en 48 heures, cette révolte causa la mort de plus de 60 Blancs. Quand aux Noirs, ils la payèrent par la suite au prix fort.
Il est dommage que Nate Parker ait voulu trop en faire, signant un film avec une histoire forte, de magnifiques décors et des acteurs convaincants, mais avec une mise en scène extrêmement lourde et démonstrative. Il souligne à gros traits ce que le récit seul suffisait à faire ressentir et comprendre au spectateur. Heureusement, il traite toute la vie de son héros, depuis son enfance. Le contexte historique et politique est bien reconstitué dans la première partie, et propose des scènes touchantes et instructives. C'est petit à petit que la lourdeur explicative prend le dessus, évidemment accompagnée par une musique sirupeuse et grandiloquente.
On préférera de beaucoup, sur un sujet très proche, le retenu et sobre 12 Years a Slave (Steve McQueen, 2014).
La dernière image, montrant des soldats à la peau sombre courir sous la bannière étoilée, est intéressante. Elle rappelle que l'action de Turner provoqua un durcissement politique sudiste à l'égard des esclaves, occasionnant par là même un regain de tension avec les nordistes, ce qui fut l'un des déclencheurs de la guerre de Sécession.
Quand au titre, il fait évidemment référence au film du même nom, réalisé en 1915 par David Wark Griffith, une œuvre à la fois très controversée et unanimement reconnue comme un chef d’œuvre. Chef d’œuvre parce que le réalisateur fut un pionnier du style, du récit, inventant le long (voire très long) métrage ; controversée parce que le sudiste qu’était Griffith y justifiait, y adoubait même, le Ku Klux Klan. Il se défendit des accusations de racisme formulées contre lui l’année suivante avec son second chef d’œuvre, Intolerance.
Philippe Thonney