Réalisé par | Etienne Comar |
Pays de production | France |
Année | 2016 |
Durée | |
Musique | Django Reinhardt |
Genre | Biopic |
Distributeur | pathefilms |
Acteurs | Cécile de France, Reda Kateb, Beata Palya, Bimbam Merstein, Gabriel Mirété |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 767 |
Initialement intitulé Django Melodies et Swing 44, ce premier long-métrage de Etienne Comar, habituellement producteur, s’arrête sur le moment délicat où ce guitariste de jazz, tsigane, doit impérativement quitter Paris et les nuits qu’il anime, alors que son coéquipier violoniste Stéphane Grapelli a déjà rejoint l’Angleterre. Jusque-là, insouciant, il ne s’est guère montré attentif à la menace nazie qui s’est notamment emparé des siens et se rapproche. Heureusement Louise de Klerk (Cécile de France), une riche admiratrice ambigüe, le convainc à fuir : rien n’est en effet moins sûr que les concerts projetés en Allemagne le sauveront. A Thonon-les-Bainsoù il se réfugie en compagnie de Naguine, sa femme enceinte, et de Negros, sa mère, il retrouve d’autres tsiganes et compte bien gagner la Suisse dès que possible ; mais on sent bien que les résistants locaux ont d’autres priorités que de leur faire passer la frontière.
Django – sobrement interprété par Reta Kateb à la forte présence – ne cesse, quelles que soient les circonstances, de jouer et même de composer, jusqu’à un « Requiem pour mes frères tsiganes », dont la partition complète a malheureusement disparu. Et alors que s’égrènent les notes, tout le drame de son peuple passe sur son visage.
A un gradé allemand qui croit évincer le musicien en lui décochant un « Vous ne connaissez même pas la musique », Django réplique sans hésiter « Non, mais elle me connaît ». Il suffit d’ailleurs d’entendre l’une ou l’autre des improvisations pour en être convaincu et se voir saisi par la poésie et la richesse de son jeu dans lequel jazz et culture tsigane se tissent sans couture. C’est dire que la musique n’a pas pris une ride et qu’elle transcende le film qui hélas peine à émouvoir et à convaincre, malgré une collaboration étroite entre le réalisateur et David Reinhardt, le petit-fils du musicien. Du coup, pour rendre hommage à ce guitariste de génie, on réécoutera « Django », la composition de John Lewis, pianiste du Modern Jazz Quartet, devenue un standard.
Serge Molla