Autre côté de l’espoir (L')

Affiche Autre côté de l’espoir (L')
Réalisé par Aki Kaurismäki
Titre original Toivon Tuolla Puolen
Pays de production Finlande
Année 2017
Durée
Genre Drame, Comédie
Distributeur filmcoopi
Acteurs Sakari Kuosmanen, Janne Hyytiäinen, Ilkka Koivula, Sherwan Haji, Nuppu Koivu
N° cinéfeuilles 764
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec Le Havre, film sorti en 2011, le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki parlait des migrants africains en France. Cette fois-ci, il aborde avec une pertinence et une humanité teintées d’humour, le sort des migrants venus de Syrie et d’Irak.

Tout commence avec un homme qui s’extirpe d’un immense tas de charbon où il s’était caché: c’est Khaled (Sherwan Haji), jeune Syrien qui a fui Alep et les bombardements et s’est retrouvé à Helsinki après un improbable périple pour y demander l’asile. Il cherche à retrouver sa sœur qui elle aussi a fui son pays, mais qu’il a perdue en cours de route. Il dort dans l’arrière-cour d’un restaurant minable qu’un homme dans la cinquantaine, ancien représentant en chemises, vient d’acquérir. Ce dernier a décidé de changer de vie et a quitté sa femme alcoolique sans dire un mot. Il découvre Khaled dont la demande d’asile a été rejetée et le prend sous son aile, l’engageant comme homme à tout faire dans son troquet où de vieux rockers donnent des concerts ringards. Son humanité touche et son sens de la solidarité contraste avec l’époque actuelle plutôt déprimante, où l’arrivée massive d’immigrants alimente les peurs, fait le jeu de l’extrême-droite et encourage la violence de certains de ses gros bras. Khaled tout en retrait, avec son visage lunaire, ne peut qu’émouvoir, notamment quand il se met à pincer les cordes d’un oud, instrument répandu dans les pays arabes, pour chanter la nostalgie de son pays.

Aki Kaurismäki a voulu briser le point de vue de plus en plus répandu en Europe sur les réfugiés et il y parvient  bien, nous faisant parfois sourire avec ses pointes d’humour acide et une indéniable poésie. Pour ne pas stigmatiser notre époque ni tomber dans le didactisme qui pourrait être reçu, il a trafiqué ses décors qui font croire, avec ses vieilles voitures et ses téléphones d’un autre temps, qu’on est peut-être dans les années 60-70. Mais il ne nous trompe pas: il parle bien d’aujourd’hui !

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 13
14
Georges Blanc 16