Go Home

Affiche Go Home
Réalisé par Jihane Chouaib
Pays de production France, Suisse, Belgique
Année 2015
Durée
Musique Béatrice Wick, Bachar Mar Khalifé
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Golshifteh Farahani, Maximilien Seweryn, François Nour, Mireille Maalouf, Julia Kassar
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 762
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec Go Home, Jihane Chouaib offre un beau portrait de femme. Ce film montre également l'attachement de la réalisatrice à son pays, le Liban. Après son documentaire Pays Rêvé en 2001, elle traverse aujourd'hui à travers une fiction sa terre natale détruite par la guerre civile.

Nada (Golshifteh Farahani) revient dans le village qui l'a vue grandir et se réfugie dans la maison de son enfance, complètement dévastée par les bombardements, dans laquelle on devine un drame : un événement violent s'est déroulé, en lien probablement avec la disparition mystérieuse de son grand-père. S'efforçant d'emménager dans ce lieu et d'y faire renaître la vie, Nada replonge dans son passé, hantée par la douleur, en quête de vérité. Cette dernière cherche les réponses à ses interrogations mais se heurte à des difficultés, persuadée que le village lui est hostile, se sentant étrangère dans son propre pays. Nada se sent doublement persécutée quand son frère lui annonce qu'il est chargé par leur père de vendre le domaine. En effet, la maison représente un refuge lui permettant une introspection l'obligeant à raviver ses souvenirs les plus enfouis.

Un long-métrage intéressant sur le contexte de guerre et les ravages que celle-ci a laissés dans la population. Le Liban semble si proche et si lointain à la fois : proche par les paysages méditerranéens avec ses champs d'oliviers et son climat, mais lointain par sa  culture arabe. Le film, fait de flash-back, est construit de manière à donner quelques indices de réflexion sur la reconstruction aussi bien sur le plan psychologique que physique. Toutefois, à force d'être baladé entre le passé et le présent, le spectateur se perd un peu dans ce douloureux labyrinthe.

Malgré quelques longueurs, le destin de cette femme courageuse ne laisse pas indifférent.  Le récit est à la fois lourd et grave: à partir d'un portrait très réaliste de la société libanaise, de sa culture et de son histoire, la cinéaste resserre l'intrigue en se focalisant sur la problématique de la complexité des liens familiaux à travers les générations, puis sur les rapports entre un frère et une sœur, pour parvenir finalement à se concentrer sur Nada. On a l'impression de pénétrer dans l'intimité des protagonistes par étape, comme pour préserver leur pudeur. Avec beaucoup de subtilité, la cinéaste nous invite à partager le sensations – parfois contradictoires – de l'héroïne pour tenter de percer et de comprendre les mystères d'un Liban ravagé.

Nadia Roch

Appréciations

Nom Notes
Nadia Roch 15