Dancer

Affiche Dancer
Réalisé par Steven Cantor
Pays de production Grande-Bretagne, U.S.A., Russie, Ukraine
Année 2016
Durée
Musique Ilan Eshkeri
Genre Documentaire
Distributeur praesensfilm
Acteurs Sergei Polunin
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 760

Critique

Lorsqu’un artiste donne l’impression d’exécuter son art avec grande facilité, lorsque le moindre mouvement semble naturel, c’est qu’il est au sommet de son art. Tout ne laisse alors place qu’à la beauté, pourtant fruit d’un énorme travail et d’un parcours d’une extrême exigence, comme l’atteste le portrait sensible d’un « danseur génial et rebelle », Sergueï Vladimirovitch Polounine.

Le « James Dean du monde du ballet » (Daily Telegraph), né à Kherson en République socialiste d’Ukraine, est fils d’un ouvrier et d’une mère au foyer. Repéré très tôt lors de cours de gymnastique, il commence la danse à l’âge de trois ans dans sa ville natale. Puis c’est à Kiev qu’il poursuit sa formation et, dès ce moment-là, sa famille met tout en œuvre pour le soutenir : l’une de ses grands-mères part travailler en Grèce, son père s’engage au Portugal pour réunir suffisamment d’argent destiné à payer ses études artistiques. A treize ans, Sergueï  intègre la Royal Ballet School à Londres, et devient, deux ans plus tard, le plus jeune danseur à accéder au London Royal Ballet. En 2012, il crée la surprise en quittant cette institution, en invoquant la trop grande exigence de l'entraînement et son impact sur le quotidien. Il souhaite retrouver davantage de liberté et traverse une phase (adolescente?) d’expérimentation où il essaie divers produits euphorisants. En outre, le divorce de ses parents l’a profondément affecté et ce d’autant plus qu’il avait toujours espéré les réunir grâce à son art. Après Londres, il rejoint la Russie où, contre toute attente il doit faire ses preuves pour être reconnu. Il les fait et se retrouve rapidement au sommet, mais problèmes et questions ressurgissent et il s’interrompt à nouveau. Lors d’un voyage aux Etats-Unis, puis Hawaï, il tourne avec le photographe David LaChapelle une chorégraphie sur « Take Me to Church » d’Hozier. Ce clip, accessible sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=c-tW0CkvdDI) sera visionné plus de 15 millions de fois et devient immédiatement un encouragement pour des milliers de danseurs!

Nombreuses interviews du danseur lui-même et des siens ponctuent ce long métrage sans concession qui use de magnifiques – et émouvants – documents d’archives (sa maman ayant filmé Serguei dès le plus jeune âge). Il est passionnant de découvrir et de suivre le combat intérieur de cet homme, qui a tant travaillé pour dompter son corps jusqu’à ce qu’il n’exprime que grâce et beauté.

Avec ses tatouages sur le corps qui lui donnent un air de « méchant garçon », ce danseur de ballet russe n’est donc pas comme les autres. Celui que l’on compare volontiers à Rudolf Noureev est aujourd’hui « l’une des meilleures jeunes stars du monde de la danse » selon Stage. Espérons qu’il finira par retrouver un équilibre intérieur lui permettant d’offrir longtemps encore tant de joie à celles et ceux qui l’admirent.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 17
Anne-Béatrice Schwab 18