Tanna

Affiche Tanna
Réalisé par Bentley Dean, Martin Butler
Pays de production Vanuatu, Australie
Année 2015
Durée
Musique Antony Partos
Genre Drame, Romance
Distributeur trigonfilm
Acteurs Mungau Dain, Marie Wawa, Marceline Rofit, Chief Charlie Kahla, Albi Nangia
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 759
Bande annonce (Allociné)

Critique

Sur l’île de Tanna, deux tribus s’affrontent depuis longtemps. Pour faire cesser enfin les violences perpétuées, il est décidé qu’elles échangeront cochons, plants de poivrier (kava) et femmes à marier. Mais la jeune fille désignée dans la tribu des Yakel aime son ami d’enfance – petit fils du chef – tout comme lui l’aime en retour. Devant le risque d’une guerre, les deux amants doivent choisir entre la tradition et leurs sentiments.

Il est indéniable que Tanna nous plonge pendant deux heures dans un ailleurs complet. Les paysages majestueux, les croyances oubliées, la puissance des regards – largement mis en valeur – des protagonistes, tout cela nous emporte en effet. Pourtant, davantage que la beauté de l’objet ou son récit (finalement proche de Roméo et Juliette), c’est l’expérience ethnographique que représente un tel tournage qui fascine.

Les deux réalisateurs – Bentley Dean à l’image, Martin Bentley au son – ont passé deux ans à Yakel, au sein de la tribu dont la vie constitue le cœur du film. Habitués du genre documentaire, ils ont pourtant choisi de se tourner ici vers la fiction et ainsi de renverser complètement le rapport entre celui qui filme et celui qui est filmé. Alors que le documentaire est encore perçu comme un contact plus direct et « objectif » avec la réalité, les réalisateurs de Tanna prouvent que de telles distinctions sont perméables. Scénario, acteurs et même le message du film – la prise en compte de l’amour dans les décisions officielles des tribus, découlant de faits réels – ont été discutés et établis avec les membres de la tribu. Une fois la totalité de la trame narrative fixée, il ne restait plus pour Dean et Butler qu’à capter l’histoire qui se créait sous leurs yeux. De fait, ni les danses rituelles, ni les gestes du travail quotidien, ni les échanges de promesses et de traditions n’auraient été plus « réelles » sans la fiction. Elles appartiennent seulement plus pleinement aux Yakel et font de nous les témoins privilégiés d’un monde qui nous échappe.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 14
Nadia Roch 15
Serge Molla 15