Joyeux bordel

Affiche Joyeux bordel
Réalisé par Will Speck, Josh Gordon
Titre original Office Christmas Party
Pays de production U.S.A.
Année 2016
Durée
Musique Theodore Shapiro
Genre Comédie
Distributeur elitefilms
Acteurs Jennifer Aniston, Jason Bateman, T.J. Miller, Olivia Munn, Kate McKinnon
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 759
Bande annonce (Allociné)

Critique

Devant la menace de voir leur compagnie s’effondrer, une petite équipe de collègues décident de lancer la fête de Noël du siècle dans leurs bureaux afin d’alpaguer un gros client qui pourrait les sauver de la faillite. S’ensuivent (évidemment) moult dérapages à coup de shots, cocaïne et autres cadeaux. Mais bien sûr, la réussite n’est jamais loin…

Il serait tentant de traiter en une phrase destructrice un tel film mais aussi un peu facile. En effet, devant le succès incontestable de ce genre de produits en Amérique (voir Project X, Very Bad Trip, 21 Jump Street et tant d’autres), il est peut-être bon de s’interroger sur les raisons d’un tel engouement. Et aussi, on veut savoir ce que Jennifer Aniston, pourtant pas mauvaise, fait dans une telle galère.

Dans ces films, il est d’usage de déployer des scènes spectaculaires démesurées, alors même que le cadre narratif reste proche du quotidien - ici l’iconique compagnie dans son building en verre. Musique, plans secoués et éléments hors du commun (notamment animaux exotiques, explosions maîtrisées, accidents de personne dédramatisés) participent en général de cet effet. Tout cela ne vise cependant qu’à une seule chose: le dépassement total des règles autour de trois grands «interdits» que sont l’alcool, la drogue et le sexe. C’est le paradoxe de nos sociétés occidentales que d’afficher et surexposer ces éléments dans les médias, tout en les contrôlant fortement par ailleurs. Si la débauche est toujours interrompue par un retour à l’ordre et, souvent, par la mise à l’honneur de l’unité - par exemple par la formation d’une famille d’adoption -, il reste que le message central des films de ce genre est en gros: «Vous pouvez tout faire du moment que vous le faites avec de bonnes intentions de départ». (D’ailleurs, c’est aussi ce que l’on retrouve un peu dans les films d’action, où la torture passe pour normale du moment qu’on œuvre pour le bien des gentils.)

Cette culture de la monstration exacerbée et des débordements assumés ne se manifeste pas uniquement dans les films mais bien dans la société américaine en général, comme en témoignent les événements récents. De toute évidence, une grande partie de la population se retrouve dans ces récits, y voit ses envies et frustrations pleinement représentées, alors même que la réalité sociale ne pourrait guère en être plus éloignée. C’est pourquoi il ne s’agit plus d’écarter négligemment de la main les films comme Joyeux Bordel! mais bien de s’interroger sur l’écart de plus en plus grand qu’ils illustrent entre deux groupes d’individus qui ont cessé de s’écouter mutuellement.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 4
Nadia Roch 0
Anne-Béatrice Schwab 0