Katabui. Au cœur d’Okinawa

Tombé amoureux de l’île d’Okinawa, dont le nom reste tristement associé à la Seconde guerre mondiale, le jeune réalisateur suisse y a séjourné plusieurs années, a appris le japonais et devient même présentateur pour une chaîne de télévision locale. Tout cela l’a conduit à s’interroger sur la constante résistance de ce peuple à l’influence états-unienne omniprésente en raison des bases militaires  américaines, et à son désir de conserver son identité. Ainsi quelques hommes et femmes l’aideront-ils à percevoir et à discerner ce dont ne parlent guère les guides de voyages, l’âme de cette terre. Ce sont successivement un sculpteur dont la mémoire guide son geste artistique, une femme âgée, membre des « mammys rapeuses » qui chantent pour réhabiliter un vaste marché couvert, un centenaire fêté par les siens, un karateka qui enseigne moins un sport que la maîtrise de soi, un danseur inscrit dans une lignée de transmission d’un art très ancien en constante évolution, un créateur de talismans, un prêtre shintoïste environné de déités, sans oublier une famille rendant hommage à ses morts, puis les invitant à s’en retourner à leur monde.

Les rencontres sont belles et fortes, les témoins vrais ; hélas ponctuellement, la voix off du réalisateur rompt la simplicité des propos et le caractère désarmant de ces insulaires qui savent cultiver le bonheur sans ressentiment.