Au nom d'Anna

Trois anciens camarades d'école ont séparé leur route. Anna (Jenna Elfman) est devenue une femme d'affaires accomplie. Ses deux anciens condisciples ont bifurqué l'un et l'autre vers la pratique religieuse. Brian Kilkenny Finn, Irlandais d'origine, est devenu un prêtre de l'Eglise catholique, tandis que son ami de toujours, Jake Schram s'est engagé avec autant de ferveur comme rabbin à la synagogue de New York. Ils vivent l'un et l'autre dans un quartier riche et conduisent, chacun dans son rite, une vie de célibataire, heureuse et sans problèmes. Jusqu'au jour où Anna revient.

Voici que se confrontent le Talmud, l'Evangile, et le téléphone portatif, alors qu'Anna inspire aux deux garçons un sentiment inacceptable. Brian est fidèle à ses voeux de chasteté, et en tant que rabbin, Jake ne peut épouser une non-juive. Le dilemme occupe la durée d'un film trop long, avec les malentendus inhérents au genre. On peut oublier cette histoire peu convaincante, à peine divertissante, tant les ingrédients en sont connus.

Réalisateur et acteur Edward Norton ne signe pas un coup d'éclat. Le cas de conscience des deux religieux, bien que l'enjeu soit d'importance, n'est qu'un prétexte pour une histoire d'amour. Cette éven­tuelle originalité supprimée, Keeping the Faith est l'un de ces films comme on en distribue beaucoup trop aux dépens de tant d'autres. Quand on pense que Gods and Monsters a été tourné en 1998 et qu'il ne sort que maintenant sur les écrans romands, il y a de quoi se demander où va le cinéma.