War Dogs

Affiche War Dogs
Réalisé par Todd Phillips
Pays de production U.S.A.
Année 2016
Durée
Musique Cliff Martinez
Genre Comédie, Drame, Guerre
Distributeur foxwarner
Acteurs Kevin Pollak, Jonah Hill, Bradley Cooper, Miles Teller, Ana de Armas
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 752
Bande annonce (Allociné)

Critique

War Dogs s'inspire de l'incroyable histoire vraie d'Efraim Diveroli et David Packouz. En pleine guerre d'Irak, ces deux américains de 20 ans, grandes gueules et débrouillards, réussirent à s'improviser trafiquants d'armes en passant de juteux contrats avec l'armée étasunienne.

On ne peut évidemment s'empêcher, sur le même sujet, de penser au terrible et excellent Lord of War, qui remporte haut la main la comparaison. Mais il est vrai que les deux films ne s’adressent pas au même public. Car là où l’œuvre d’Andrew Niccol, à travers son anti-héros froid et brillant joué par Nicolas Cage, cherchait à dépeindre la terrible réalité, dénoncer sans fard et éveiller les consciences, War Dogs est beaucoup plus lisse. Le scénario se contente de rester en surface, sans chercher à creuser dans les domaines de la moralité, de la guerre ou de la psychologie. Packouz et Diveroli (interprétés par un Miles Teller fade et un Jonah Hill prodigieux) sont montrés comme deux bras cassés impulsifs, ne connaissant ni les lois en vigueur ni les dangers qu’ils courent, pas plus que les tarifs qu’ils pourraient exiger pour leur marchandise. On a vraiment l’impression que si leurs affaires marchent, c’est qu’ils ont simplement eu de la chance. D’autre part, la mise en scène efficace, associée aux dialogues hauts en couleurs et aux chansons choisies pour la bande-son, donne à l’ensemble un aspect sympathique et rock n’roll, certainement très éloigné de la réalité.

Signalons au passage que, par certaines astuces de mise en scène, le réalisateur nous prouve qu’il a bien étudié son Petit Scorsese illustré. Un film réussi si on le prend pour ce qu’il est : une comédie d’action, avec un rythme soutenu et un suspense efficace. Lui manquent la réflexion, la profondeur malsaine et le parti pris assumé qui faisaient de Lord of War un chef d’oeuvre dérangeant, au cynisme désespéré, qui prenait durablement aux tripes.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13
Nadia Roch 12
Anne-Béatrice Schwab 10