Divines

Affiche Divines
Réalisé par Houda Benyamina
Pays de production France
Année 2016
Durée
Musique Demusmaker
Genre Drame
Distributeur inconnu
Acteurs Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel, Jisca Kalvanda, Yasin Houicha
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 752
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les quartiers désolés d’une banlieue où se côtoient trafiquants et dealers. Dounia (Oulaya Amamra), une vingtaine d’années, a soif d’argent et de pouvoir. Les cours de formation professionnelle n’étant pas son fort, elle claque la porte. Soutenue par Maimouna (Deborah Lukumuena ), sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca (Jisca Kalvanda), une «dealeuse» qui semble avoir réussi. Elle rencontrera par la suite Djigui (Kevin Mischel), un jeune danseur qui va peut-être transformer son quotidien : une petite ouverture positive pour un film qui reste par ailleurs assez sombre.

Divines – ce sont les demoiselles en question – aborde beaucoup de problèmes (l’injustice sociale, la révolte contre le pouvoir, les difficultés de vivre, le milieu familial), mais laisse bien desquestions en suspens. Dounia nage dans des eaux troubles, vole, vend de la drogue, se prostitue. Elle développe une rage de vivre tourbillonnante, elle se débat dans des situations conflictuelles permanentes. Les deux héroïnes, l’une costaude (Maimouna), l’autre plus fluette   (Dounia), se complètent assez bien : liées par une profonde amitié, elles s’épaulent dans un univers particulièrement dur.

Mention spéciale à la Quinzaine des Réalisateurs (Cannes 2016), Divines passe ainsi de la chronique sociale au polar, du tragique au comique, tout au long d’une série de séquences qui permettent de changer d’atmosphère et de ton. On relèvera toutefois quelques scènes superflues, des tableaux étirés, des dialogues sans grand intérêt (vive la « tchachte »!) ou des séquences de violence qui n’ajoutent rien d’essentiel. Divines est un film pour le moins agité, qui part dans plusieurs directions, avec une musique souvent décalée.

Le talent des acteurs, en particulier celui de Oulaya Amamra, sœur de la réalisatrice, est à relever. Jeunes et énergiques interprètes, les trois personnages féminins de Dounia, Maimouna et Rebecca manifestent une présence étonnante tout au long de ce film qui se veut engagé, mais qui reste trop étiré pour convaincre, la juxtaposition de longues séquences tendant à diluer le propos. Pratiquant le mélange des genres, la réalisatrice s’est laissée entraîner par un certain dynamisme de l’action plutôt que par une forme de réflexion ou de démarche critique.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14
Nadia Roch 14
Georges Blanc 11