Critique
La rivière Suzhou traverse la ville chinoise de Shanghai. Sur la rivière et sur ses rives, toute une population vit de toutes sortes de petits boulots, flirtant parfois avec les affaires louches. Le réalisateur chinois entrelace deux histoires d'amour: celle de Mardar et de Moudan, séparés malgré eux par une affaire d'enlèvement, avec celle de Mardar et de Meimei, figurante dans un cabaret, amante du tenancier. Après plusieurs années de prison, Mardar croit reconnaître Moudan en Meimei. Celle-ci est tout d'abord importunée par Mardar, mais la persévérance et la ténacité de ce dernier, prêt à passer sa vie à retrouver celle qu'il aime, révèle à Meimei tout ce qui sépare un amour total d'un pseudo amour.
Dans un océan d'indifférence, de chacun pour soi, de trahisons et de trafics, où chacun tente de survivre ou court après l'argent, l'histoire de Mardar est celle d'un amour sincère empoisonné par le milieu urbain qui dicte sa loi, un amour brisé, ou plutôt noyé par ce qui l'entoure.
Ce ne sont pas des familles qui barrent la route du bonheur à ce Roméo et cette Juliette chinois, mais la ville elle-même, vouée au désespoir et à un cynisme assumé.
Décors et couleurs sont typiquement ceux de la tendance des films de la dernière génération des réalisateurs chinois attachés à montrer la Chine telle qu'elle est, face à l'occidentalisation qui pénètre partout dans ce pays.
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