Moi, Olga

Affiche Moi, Olga
Réalisé par Petr Kazda, Tomas Weinreb
Pays de production République tchèque, Pologne, Slovaquie, France
Année 2016
Durée
Genre Drame
Distributeur inconnu
Acteurs Michalina Olszanska, Martin Pechlát, Klára Melísková, Marika Soposka, Ond?ej Malý
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 747
Bande annonce (Allociné)

Critique

Si le nom d’Olga Hepnarova n’évoque pas grand-chose dans nos contrées, il est en revanche très présent dans la mémoire de la République Tchèque, pour de terribles raisons expliquées dans ce film efficace et tranchant, réalisé par deux cinéastes tchèques.

Olga Hepnarova est née à Prague en 1951. Elle développe dès l’adolescence de graves troubles psychiques qui se transforment en haine farouche contre une société qu’elle accuse d’égoïsme contre les individus. Mal aimée, asociale, gavée de médicaments par sa mère, elle accumulera les petits boulots dans la mécanique (sa seule passion), les liaisons saphiques, les séjours à l’asile et fera une tentative de suicide. Jusqu’à ce jour de 1973 où, voulant faire payer son mal-être à ceux qu’elle appelle ses oppresseurs, elle lancera son camion sur un groupe de personnes attendant un bus, en en tuant huit et en en blessant de nombreuses autres. Espérant que son procès soit un exemple et incite la société à prendre davantage soin des faibles, elle sera la dernière femme à être exécutée dans son pays.

Le film est réussi car il montre les faits avec une précision digne d’un documentaire, sans toutefois accuser ou excuser la jeune femme. On plonge dans les pensées et l’intime d’Olga qui, bien des fois, nous touche. La lecture de la lettre qu’elle envoya aux médias juste avant de commettre son acte en est un exemple. Remarquablement dirigée, l’actrice principale est accompagnée d’une mise en scène sobre, constituée principalement de plans fixes et d’un noir et blanc facilitant l’investissement et la réflexion du spectateur. A la fin, on se dit que les critiques d’Olga, accusant la société de ne pas prendre soin de l’humain, sont justifiées. Un minimum d’attention des médecins aurait suffi pour voir que ça ne pouvait que mal se terminer. Un film intéressant et fort, qui est grave, parfois très dur, mais sans être triste.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 15