D’une famille à l’autre

A dix-sept ans, Pierre (Naomi Nero) aime se maquiller, s’épiler le torse, photographier ses fesses avec son portable, jouer de la guitare rock, aller à des fêtes branchées de Sao Paulo, coucher avec des filles comme avec des garçons; mais voilà qu’un jour, les services sociaux lui apprennent qu’il a été enlevé dans la nurserie de la maternité où il est né par celle qu’il croit être sa mère. Après d’interminables recherches, ses parents biologiques l’ont enfin retrouvé. Il est séparé de sa petite sœur, qui, elle aussi, a été enlevée alors qu’elle était bébé. La vie change alors du tout au tout pour le garçon qui se retrouve placé de force dans une famille de la bourgeoisie aisée qui a des principes. La personnalité hors norme du jeune homme n’est pas acceptée par celui qui est son père et ce dernier devient violent. Sa mère biologique, elle, l’accepte tel qu’il est et veut le protéger.

Pour son cinquième film, Anna Muylaert s’est inspirée d’une histoire vraie qui, en son temps, avait secoué le Brésil. Elle s’est plus particulièrement attachée à filmer le désarroi du garçon qui perd d’un seul coup tous ses repères. Ses images sont souvent aussi chahutées que la vie du jeune homme, ce qui est assez pénible pour le spectateur. Elles ne parviennent pas à nous toucher vraiment alors même que le sujet a de quoi nous émouvoir.