Florence Foster Jenkins

Affiche Florence Foster Jenkins
Réalisé par Stephen Frears
Pays de production Grande-Bretagne, France
Année 2016
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Biopic, Drame, Comédie
Distributeur pathefilms
Acteurs Hugh Grant, Rebecca Ferguson, Renata Heinen, Simon Helberg, Nina Arianda
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 751
Bande annonce (Allociné)

Critique


Connue comme la plus déplorable des cantatrices, Florence Foster Jenkins (1868 – 1944) n’a probablement jamais inspiré le personnage de La Castafiore, dans Tintin. Ce n’est pas Hergé qui a forgé sa légende, mais elle-même, par sa passion pour la musique, son désir inextinguible de chanter et son absence totale de talent. Il reste pourtant d’elle quelques disques dont les rééditions se vendent toujours. On peut imaginer que son immense fortune a converti certains mélomanes à lui sourire, voire à encourager son manque de disposition pour l’art lyrique.

Ce n’est pas ce point de vue qui guide le réalisateur britannique dans ce film biographique. Il met en scène, avec le scénariste Nicholas Martin, une Florence Foster Jenkins (Meryl Streep) vieillissante, toujours persuadée de la qualité de ses aigus, mais d’une gentillesse et d’une sincérité touchantes. Jamais elle n’a failli à ses concerts, donnés dans le cadre très fermé du Club Verdi qu’elle a fondé à New York. A ses côtés, fidèle et réellement aimant, l’acteur raté St. Clair Bayfield (Hugh Grant) la surprotège, attisant chez elle la flamme stimulante de l’illusion.

Basé sur le journal intime de cet agent et mari attentif, Frears évoque en particulier l’exaltation qui s’empare de Florence Foster après le «succès» d’un nouveau récital. Elle décide alors d’enregistrer une demi-douzaine de grands airs et, enfin, de conquérir le Carnegie Hall. Il devient impossible, pour St.Clair, de cacher cela à la presse…

Comment cette femme incroyable, avec son goût pour le kitch le plus extrême, toutefois sincèrement musicienne, n’a-t-elle jamais réalisé qu’elle chantait faux, ni qu’elle n’avait aucun sens du rythme? Cela reste un mystère. L’argent aide à convaincre les plus sceptiques; la chanteuse, elle, fait confiance aux flatteurs…

Si Stephen Frears n’ignore pas les moqueurs, il montre surtout un entourage dévoué à la vieille dame. Cela nourrit son histoire de beaux moments de confiance et d’affection.  Il s’emploie aussi à construire une sorte de documentaire sur le personnage et son époque: New York pendant la seconde guerre mondiale, les soldats revenus du front, les zazous qui bousculent les habitudes. Cette reconstitution donne sa valeur au film.

Alors que dans Marguerite (2014) Xavier Gianolli se contente de s’inspirer de Florence Foster Jenkins, le Britannique raconte son «histoire vraie», dans son vrai décor. La deuxième chante un peu moins faux et un peu moins souvent  que la première (Catherine Frot), mais les oreilles en prennent tout de même un coup.  Il reste à espérer qu’un long métrage sur Maria Callas vienne les réconforter…

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Anne-Béatrice Schwab 15
Georges Blanc 16
Antoine Rochat 16