Peur de rien

Affiche Peur de rien
Réalisé par Danielle Arbid
Pays de production France
Année 2015
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur Spot On
Acteurs Dominique Blanc, Vincent Lacoste, Paul Hamy, Damien Chapelle, Manal Issa
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 751
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un jour de ses dix-sept ans, Danielle Arbid est arrivée à Paris de son Liban natal. Elle s’en souvient dans Peur de rien, non pour réaliser une autobiographie, mais pour peindre par touches légères ce qui, dans son immigration, peut rappeler celle de tant d’autres, plus ou moins chanceuses.

Lina (Manal Issa) est hébergée depuis deux mois par son oncle et sa tante, lorsque le premier tente de la séduire. Ecœurée, elle s’enfuit et tente de se débrouiller avec  une étudiante qui fréquente les mêmes cours. Entraînée avec elle dans les boîtes de nuit, elle rencontre Jean-Marc (Paul Hamy) qui ne lui promet rien. C’est un début de liberté à Paris, une existence très vite aléatoire au cours de laquelle Lina qui se veut autonome passe d’une relation à l’autre, d’un milieu à l’autre, d’un appartement à l’autre… sans parvenir à poser les pieds sur un plancher stable.

Le film soulève de nombreuses questions, de nombreux sujets, mais ne les développe pas. Le viol, la liberté, le chômage, la misère, la famille, le sexe…  tout cela est emballé dans une expérience de l’immigration. «C’est plutôt le fantasme du souvenir qui m’inspire», précise Danielle Arbid. Et, de fait, elle emmène son personnage dans une vie comme allégée, effleurant les angoisses, les drames et les chagrins en un coup de vent.

Lina papillonne dans ses tentatives, traverse des groupes disparates de jeunes, tous trop typés puisqu’on y trouve même des monarchistes. Elle découvre donc un monde qui pourrait être plus nuancé. Mais Danielle Arbid explique qu’il faut y voir «le premier regard sur la France, ou comment les gens la perçoivent juste à leur arrivée.» Et, au bout du compte, c’est «la somme de ce qu’on devient grâce aux personnes rencontrées.»

L’excellente comédienne  Manal Issa fait beaucoup pour donner une âme à ce Peur de rien. Sans elle, il manquerait un peu de consistance, souffrirait de la longueur de plusieurs séquences et semblerait trop embrasser pour bien étreindre. On se réjouit aussi de suivre le cours sur le laid, pour le moins original, donné par  une Dominique Blanc parfaite…. Mais est-ce bien le sujet du film?

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 9
Anne-Béatrice Schwab 15