Folles de joie

Affiche Folles de joie
Réalisé par Paolo Virzi
Titre original La Pazza Gioia
Pays de production Italie, France
Année 2016
Durée
Musique Carlo Virzì
Genre Comédie dramatique
Distributeur filmcoopi
Acteurs Valeria Bruni Tedeschi, Tommaso Ragno, Micaela Ramazzotti, Sergio Albelli, Bob Messini
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 747
Bande annonce (Allociné)

Critique

Béatrice (Valeria Bruni Tedeschi) est une grande bourgeoise terriblement bavarde et mythomane, même s’il lui arrive aussi de dire des vérités. Enfermée dans un institut pour femmes atteintes de troubles mentaux, son comportement est pour le moins étrange: elle veut sauver les apparences et ne rien laisser percer de sa propre folie (elle n’a pas abandonné une once de ses rêves de grandeur).
Une autre pensionnaire débarque, Donatella (Micaela Ramazzotti), la mort dans les yeux, tatouée et en guenilles, la faute semble-t-il à des injustices subies et à un passé difficile. Les deux patientes de la clinique Villa Biondi vont se lier d’amitié et s’échapper un jour en bus, bien décidées à retrouver un peu de bonheur dans un autre «asile» - à ciel ouvert -, notre monde, celui des gens que l’on définit comme sains. Ce qui restera à vérifier par la suite…
Le réalisateur italien Paolo Virzi s’est mis aux commandes d’un film qui se veut à la fois comédie et réflexion sur la vie. Dans ce film tout récemment présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes le rire côtoie les larmes, les deux protagonistes sont en même temps merveilleuses et déconcertantes, et leur amitié drôle et émouvante.

Béatrice-la-comtesse-folle se toque de Donatella-borderline : deux personnages en parfaite opposition, chacune partant à la découverte de l’autre, comme dans un jeu, dans la promiscuité de leur chambre ou sur les route. Bipolaire, Béatrice parviendra à faire agir et réagir Donatella, et celle-ci, seule à avoir un véritable contact avec la réalité, réussira semble-t-il à remettre sur les rails sa copine incontrôlable. Le fait de vivre ensemble plusieurs aventures leur permettra, en partie tout au moins, de tordre le coup à la maladie de la solitude qui les tenaille.

Pour raconter une telle histoire, forte et dramatique, encore fallait-il trouver un ton adéquat. Paolo Virzi a choisi des cadrages serrés, des premiers plans adéquats et, en limitant l’espace, a réussi à créer une atmosphère parfois à la limite de la suffocation et de la claustrophobie. Il y a en effet des moments sombres, désolés et même violents dans Folles de joie. Ce qui renforce a-contrario l’impression de liberté subitement retrouvée lors de plusieurs séquences de leur cavale. Les deux actrices sont excellentes (dans des rôles difficiles), les dialogues sont à la hauteur, parfois éprouvants (Béatrice est facilement logorrhéique), mais jamais ridicules, et ils permettent de rendre crédibles la démarche des deux héroïnes. A la fin de leur course échevelée en Toscane, de Livourne à Viareggio, Béatrice et Donatella s’arrêteront un instant: le sens et la qualité des scènes finales – qui restent ouvertes – sont à relever.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Geneviève Praplan 15
Georges Blanc 15
Anne-Béatrice Schwab 16