Green Room

Affiche Green Room
Réalisé par Jeremy Saulnier
Pays de production U.S.A.
Année 2015
Durée
Musique Brooke Blair, Will Blair
Genre Thriller, Action
Distributeur praesensfilm
Acteurs Patrick Stewart, Anton Yelchin, Alia Shawkat, Imogen Poots, Joe Cole
Age légal 16 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 745
Bande annonce (Allociné)

Critique

Pas facile de revisiter intelligemment l’histoire bien connue de la maison perdue dans les bois, autour de laquelle plane un danger terrible. Jeremy Saulnier y parvient pourtant, notamment en retournant la situation du huis-clos classique, en faisant de la «Chambre verte» non pas le dernier rempart contre l’ennemi mais plutôt le lieu d’enfermement qu’il faut fuir à tout prix.

Un groupe de musique termine sa tournée ratée par un dernier concert dans un repaire de skinheads isolé en pleine forêt. Alors que les musiciens s’apprêtent à partir, ils sont les malheureux témoins du meurtre commis par le groupe censé leur succéder sur scène. Coincés dans la loge en attendant que l’affaire soit réglée, ils vont petit à petit prendre conscience que le propriétaire du lieu et son gang sont prêts à tout pour les faire taire.

Grâce à un scénario subtilement construit, le film parvient à instaurer progressivement une atmosphère anxiogène et étouffante, qui explose ponctuellement en des déchaînements de violence froide. Déjà contenue en creux dans les premiers plans paisibles du début (sympathique clin d’œil à Shining (Stanley Kubrick, 1980), elle ne s’apaise qu’avec les dernières minutes, une fois le jour revenu et l’horreur consommée. Green Room laisse donc peu de répit à son spectateur. Le film a en plus la chance d’avoir des personnages relativement bien dessinés - qui plus est portés par des bons acteurs - et dont, pour une fois, les motivations ne semblent pas complètement absurdes ou au contraire attendues. Ainsi, la classique question du «réagir ou attendre de mourir» est même formulée par les protagonistes, conférant une dimension plus introspective à la tuerie générale. Tuerie car il est en effet difficile de faire l’impasse sur la quantité de moments «gores» que contient le film. Aucune mort ne nous est épargnée, aucun bruit de chair entaillée, aucun hurlement d’agonie. Apparemment, la place laissée à l’imagination, qui peut pourtant être si efficace, n’entre plus en jeu dans ce genre de cinéma. N’est pas Kubrick qui veut, c’est sûr, mais dommage, car Saulnier prouve dans certaines scènes, de celles au calme tendu, qu’il aurait sans doute su aussi ménager une place à la suggestivité.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 12
Nadia Roch 11