Belgica

Affiche Belgica
Réalisé par Felix Van Groeningen
Pays de production Belgique, France
Année 2016
Durée
Musique Soulwax
Genre Comédie dramatique
Distributeur filmcoopi
Acteurs Tom Vermeir, Stef Aerts, Hélène De Vos, Charlotte Vandermeersch, Boris Van Severen
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 745
Bande annonce (Allociné)

Critique

Voici un énième film sur le monde de la nuit, ici transposé plus discrètement en Belgique et emballé dans une forme plutôt réussie. Un bon jeu d’acteur et surtout une musique parfaitement menée (les scènes de concert dans le bar offrent d’ailleurs les rares moments satisfaisants du film) viennent compléter le tableau. Après Alabama Monroe en 2012, le réalisateur Felix Van Groeningen s’est inspiré de son enfance, pour raconter cette épopée de deux frères (Stef Aerts et Tom Vermeir), qui s’embarquent dans la mise en place d’un bar à succès, au risque de tout perdre, y compris eux-mêmes. Concentré sur sa nostalgie et son admiration pour ce style de vie « sex, drugs and rock’n roll », le cinéaste oublie toutefois complètement d’y adjoindre le moindre regard critique. Il n’est pas le premier et le geste serait excusable, si le fond du film était autre…

…Mais quand les personnages principaux agissent de manière abjecte? Il ne s’agit pas ici de contester une représentation de figures faillibles et même peu sympathiques. D’autres l’ont fait et Dieu sait que les anti-héros peuvent être bouleversants, intéressants, marquants. Ce qui dérange ici, c’est que leurs actions ne sont considérées de manière ni ironique, ni provocatrice, ni même vaguement critique. Le sentiment devant Belgica est plutôt que le côté excitant du sujet et l’engagement émotionnel du réalisateur vis-à-vis de ce dernier suffisent à excuser et même banaliser des comportements qui vont de l’humiliation complète de l’autre jusqu’à l’agression physique. Le pire est peut-être dans le rapport aux femmes, maltraitées dans l’histoire et classées par le cinéaste en trois catégories très flatteuses : l’épouse soumise (qui accueille son mari après tous ses mauvais traitements), la copine salope (parce qu’elle décide d’avorter et se refait une vie ailleurs) et de nombreuses filles sans noms, qui sont juste des corps à prendre. Qu’il soit la conséquence d’une trop grande nonchalance ou d’une bête indifférence, un tel point de vue sur les rapports humains inquiète vivement, pour le cinéma et pour l’avenir.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 2
Anne-Béatrice Schwab 8