Zoolander 2

A sa sortie en 2001, Zoolander avait bénéficié d’une publicité inattendue, Terrence Malick ayant déclaré que c’était l’un de ses films préférés. Si c’était lui faire beaucoup trop d’honneur, cette comédie déjantée et d’un mauvais goût rigolo sur le monde de la mode n’était pas sans intérêt. Malheureusement, Ben Stiller remet le couvert avec son complice Owen Wilson et reprend son rôle d’ex-mannequin vedette qui devra cette fois se frotter à des créateurs de mode pervers et à des stars du rock dans leur propre rôle pour protéger l’Elu, le grand top model du futur qui n’est pour l’instant qu’un gamin obèse. Le tout sur fond de science-fiction, de références cinématographiques et de gags d’une niaiserie affligeante. Comprenne qui pourra.

En effet, un scénario alambiqué et impossible à résumer tant cela part dans tous les sens, avec le jeu outré et guignolesque des acteurs qui va avec. Des stars de l’écran, de la mode et de la musique comme Anna Wintour, Tommy Hilfiger, Sting, Benedict Cumberbatch, Susan Boyle ou John Malkovich viennent cachetonner, certains d’entre eux pour une apparition de trois secondes. Dès la fin de la première scène où l’on voit, avec un plaisir même pas coupable, Justin Bieber se faire atomiser à la mitraillette, l’absurdité prend le dessus à l’écran, de même que l’ennui irrité dans la salle. «Ce film s’est fait dans l’impulsion du moment», a dit Ben Stiller. En effet, aucune trace de réflexion dans ce projet.

Le film est une leçon sur un point: réussir à faire somnoler les spectateurs malgré une mise en scène et un montage sous ecstasy et une bande-son assourdissante est un réel tour de force. Ceux qui auront le courage et l’endurance de tenir jusqu’au générique de fin y verront une info intéressante: les scénaristes ayant écrit cette chose sont au nombre de 4! J’aurais pourtant mis ma main au feu qu’il n’y en avait pas un seul…