Revenant (Le)

Affiche Revenant (Le)
Réalisé par Alejandro González Iñárritu
Titre original Revenant (The)
Pays de production U.S.A.
Année 2015
Durée
Musique Ryuichi Sakamoto, Carsten Nicolai
Genre Western, Aventure
Distributeur foxwarner
Acteurs Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Will Poulter, Domhnall Gleeson, Paul Anderson
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 739
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec ses trois premiers films (Amours chiennes en 2000, 21 Grammes en 2003, et Babel en 2006), on avait pris l’habitude (et le plaisir) de découvrir chez le réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu des œuvres très personnelles, des films «choraux» où se croisaient de nombreux personnages impliqués dans de multiples trajectoires existentielles intéressantes. Depuis Biutiful (2010) et Birdman (2014)– coïncidence avec l’engagement du réalisateur à la Fox-Warner ? – les choses ont changé : si le cinéaste est resté fidèle à son écriture très étudiée, ses intrigues n’ont pas conservé leur puissante composante personnelle: les sujets sont moins intéressants et la construction narrative de ses œuvres est retombée dans une certaine conformité, même si le cinéaste a gardé un sens de l’image hors du commun.
Avec Le Revenant, le cinéaste en reste là et nous offre un long western hyper-réaliste, sanglant, très beau dans sa facture, très maîtrisé, avec une direction d’acteurs parfaite, mais traditionnel dans sonmessage (s’il en a un). Co-produit et réalisé par Inarritu lui-même - il en a aussi co-écrit le scénario - Le Revenant est une adaptation d’un roman éponyme de Michael Punke.

Voici l’Amérique profonde, celle des tribus indiennes qui luttent entre elles et qui affrontent aussi les expéditions des visages pâles en quête de gros profits. Une Amérique des grands espaces, des immensités enneigées, des forêts obscures et touffues. Andrew Henry(Domhnall Gleeson), négociant en fourrures, chasse le wapiti avectoute une équipe, mais l’affaire tourne mal : tout ce monde est brutalement attaqué et massacré par une troupe d’Indiens, les Arikaras, qui pillent le camp. Une bonne demi-douzaine de trappeurs parviennent pourtant à prendre la fuite en bateau : le film se concentre dès lors sur cette petite équipe qui réunit - à côté d’Henryet de quelques autres - Glass (Leonardo DiCaprio) et son fils Hawk,John Fitzgerald (Tom Hardy), et Jim Bridger (Will Poulter). Pour ne citer que quelques-uns de ceux que l’on va côtoyer pendant plus de deux heures…

On ne dévoilera pas la suite d’une longue épopée qui ira en se compliquant. Des tensions se formeront à l’intérieur du groupe,notamment entre Glass et Fitzgerald qui semble haïr Hawk, le fils de Glass, en raison de son origine amérindienne (son père a épousé une indienne pawnee). Le personnage central de Glass connaîtra tous les malheurs possibles (il sera attaqué par un ours, il sera abandonné agonisant, puis sauvé, avant de connaître d’innombrables autres vicissitudes).

Le Revenant est construit sur une multitude d’imprévus et derebondissements, sur d’innombrables scènes d’affrontements, defusillades, d’attaques sanglantes. Toute cette très longue et sombre histoire – à laquelle on peut adhérer de par son caractère envoûtant et ses images somptueuses – emmène le spectateur jusqu’aux confins de l’acceptable, avec un souci aigu de précision. Certaines séquences (à découvrir) sortent de l’univers cinématographique ordinaire, plusieurs plans sont époustouflants. Il n’y a pas (ou très peu) de moments de relâchement : dans ces quelques instants-là on a tout loisir d’admirer le travail du cinéaste et de ses opérateurs (cadrages, luminosité, montage, tout est étudié et peaufiné). Reste à se demander ce que ce long western de la Fox-Warner, déjà auréolé récemment de trois Golden Globes dans les catégories «meilleur film dramatique», «meilleur réalisateur» et «meilleur acteur » (pour L. DiCaprio), laissera comme souvenir…

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14
Anne-Béatrice Schwab 16
Georges Blanc 10