Danish Girl (The)

Affiche Danish Girl (The)
Réalisé par Tom Hooper
Titre original The Danish Girl
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne, Allemagne
Année 2015
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Drame, Biopic
Distributeur universal
Acteurs Ben Whishaw, Sebastian Koch, Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Amber Heard
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 738
Bande annonce (Allociné)

Critique

Einar Wegener est né au Danemark en 1882. Artiste peintre et illustrateur, il mourra à Dresde en 1931 dans une clinique spécialisée. Ou plutôt, "elle" mourra, sous le nom de Lili Elbe. En effet, Lili est connue pour être le premier homme de l’histoire à avoir subi une opération pour changer de sexe. Le film raconte cette histoire hors du commun, et l’amour sans limites liant Eimar à Gerda, sa femme elle aussi artiste peintre, qui malgré une acceptation difficile au début finira par lui apporter compréhension et soutien.

Après le magnifique Discours d’un roi (2010), le réalisateur Tom Hooper nous confirme son goût pour les figures ayant réellement existé. Il reconstitue à merveille les années 30 à Copenhague et filme ses comédiens d’une manière simple, épurée et efficace. Constituée en majorité par des plans fixes, sans virtuosité tapageuse, sa caméra se fait oublier en se mettant totalement au service de ses personnages. Certaines scènes sont bouleversantes de délicatesse et de simplicité. Celles notamment où Eimar, se travestissant tout d’abord uniquement pour servir de modèle à sa femme, commence à se poser des questions sur son identité. Il semblerait d’ailleurs aujourd’hui qu’il soit né avec des gênes des deux sexes. Dans le difficile rôle principal, Eddie Redmayne, servi par son physique fin, est étonnant de justesse, de même qu’Alicia Vikander dans celui de Gerda, une femme généreuse qui finira par présenter son mari en tant que "Lili, la cousine d’Eimar". Les personnages secondaires, la plupart amicaux et compréhensifs, apportent l’espoir à Lili et sont aussi joués par d’excellents comédiens comme Sebastian Koch ou Mathias Schoenaerts. Le seul problème (comme c’est souvent le cas avec ce compositeur) est la musique d’Alexandre Desplat, bien trop présente, toute en piano et en violons sucrés, qui souligne inutilement l’émotion du récit.

On peut trouver plusieurs points communs entre Lili Elbe et le héros du Discours d’un roi. En effet, la première se trouve dans un corps dont elle ne veut pas, l’autre dans une fonction dont il ne veut pas; tous deux aspirent aux bonheurs simples et se décideront par loyauté à entrer dans la bataille. On comprend que Tom Hooper ait été séduit par ces deux histoires: car si le bégaiement de George VI était un point de départ pour aborder les thèmes de la volonté, de l’amitié et de la destinée, l’histoire vraie de Lili et Gerda nous parle d’identité, de courage et d’un amour qui surpasse toutes les épreuves.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 17
Serge Molla 17
Anne-Béatrice Schwab 16
Georges Blanc 12