Giovanni Segantini – Magie de la lumière

Affiche Giovanni  Segantini – Magie de la lumière
Réalisé par Christian Labhart
Titre original Giovanni Segantini - Magie des Lichts
Pays de production Suisse
Année 2016
Durée
Genre Documentaire
Distributeur looknow
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 738

Critique

Giovanni Segantini n’est pas assez connu en Suisse romande. Aussi le film que lui consacre  Christian Labhart est-il une chance; d’autant plus grande qu’il donne toute sa place à la voix du peintre italien.

Né en 1858 près du lac de Garde, orphelin de mère à l’âge de six ans et aussitôt abandonné par son père, Giovanni Segantini n’a pas eu d’enfance. Sa vie ne commence que beaucoup plus tard, après les années de misère à Milan et les quelques mois d’études à l’Académie des Beaux-Arts de la ville. Il est alors âgé de 21 ans, se sent intimement convaincu de sa vocation d’artiste et rencontre Bice, sa future épouse, qu’il aimera profondément.

Apatride, anarchiste, Segantini est tourmenté par le souci d’un monde meilleur. Il s’emploie à peindre la vie simple, la nature, «des tableaux documentaires», note le cinéaste Christian Labhart qui l’a beaucoup étudié, un monde habité par «une spiritualité universelle». Cette puissance de l’âme et du regard, voilà ce qui a réuni le réalisateur et le peintre. «Je me demande comment quelqu’un qui a vécu dans des conditions si repoussantes peut  construire un art aussi génial.»
Christian Labhart s’appuie sur des lettres et des écrits de Segantini d’une part, des textes de l’écrivaine Asta Scheib d’autre part; Jean -Luc Bideau et Marthe Keller les lisent avec  beaucoup de sensibilité. Ainsi la voix du peintre se fait-elle très intime, donnant vie à ce que montre la caméra: les quartiers, puis les villages où il a successivement vécu avant d’arriver avec sa famille dans le vaste univers alpestre qui l’a rendu heureux.

Cette approche, fine, délicate, déchiffre les codes de la démarche artistique, la qualité de la touche, le souci de la lumière. Tandis que les gros plans sur les toiles montrent à quel point l’œuvre réalise la synthèse des différents courants de son temps, à commencer par celui qui a animé les artistes de la Sécession viennoise, Gustav Klimt entre autres.

Le Carmina Quartett joue des œuvres de Bach pour accompagner les photos et les images d’archives qui montrent l’environnement de l’artiste, les détails de son existence. Et comme il s’agit d’images statiques, d’autres prises de vue des mêmes lieux, introduisent la vie d’aujourd’hui. Un quotidien ô combien différent, vibrant de lumières artificielles et de bruits de moteurs….  A côté d’elles, les œuvres de Segantini  qui occupent des plans entiers, l’ampleur de leurs paysages, la beauté de leur silence rappellent, tout en douceur, de quel côté se trouve la paix.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 14