Nouveau (Le)

Le jeune et timide Benoît et sa famille déménagent de la campagne à Paris, et le garçon se retrouve dans une nouvelle école. Cherchant maladroitement à se faire des amis, moqué par la bande des rigolos populaires, il ne se rapproche finalement que des autres parias. Sur les conseils de son oncle, il organise chez lui une fête à laquelle il invite toute sa classe.

Voilà le point de départ d’une histoire qui, à défaut d’être d’une originalité folle, aurait tout au moins pu être drôle, touchante ou mordante. Hélas, en faisant rapidement bifurquer son film d’une chronique fine à une comédie de plus en plus potache, le réalisateur et scénariste Rudi Rosenberg nous montre comment saboter un bon sujet. Les divers nouveaux personnages ne sont qu’effleurés et vite abandonnés, faisant partir l’histoire dans tous les sens, sans réel point de vue ou fil rouge. On passe en effet d’une séance de conseil de classe à une bataille de nourriture, d’une boum foireuse à des sentiments amoureux. Au début ce n’est qu’ennuyeux et simpliste, malheureusement cela s’aggrave par la suite : car les membres du groupe des impopulaires (constitué du timide, du petit gros, du chouchou de la maîtresse et de la fille handicapée) finiront même parfois par devenir plus stupides ou méchants que les gamins futiles et décérébrés qui sont les caïds de la classe.

Dans le rôle de l’oncle, Max Boublil interprète un trentenaire resté un ado, cherchant à tout prix à se faire idolâtrer par des gamins, ce qui correspond plus ou moins à ce qu’il est dans la vie. Le film est un réel coup d’épée dans l’eau, malgré des jeunes acteurs convaincants et bien dirigés. Dommage que le scénario reste au ras des pâquerettes.