Grand partage (Le)

Le gouvernement français, à l’occasion d’un hiver extrêmement rigoureux, publie un décret contraignant ses citoyens aisés à partager leur appartement avec les plus défavorisés et sans domicile fixe. Inutile de dire qu’un vent de panique saisi les mieux nantis que l’on va suivre au travers des résidents d’un immeuble bourgeois au 86 de la rue Cherche-Midi à Paris, situé dans l’un des quartiers les plus chics de la capitale. Le scénario est séduisant et joue le rôle de révélateur en opposant et séparant discours généreux et comportements étroits. Que cachent les privilèges? Sur quoi reposent-ils? Deux conjoints feront-ils face ensemble au défi de l’accueil ou au contraire le partage forcé de leur espace vital accentuera-t-il les fissures de leurs relations? Et ce grand partage empêchera-t-il les petites combines? Rien n’est moins sûr.

Hélas, comme bien souvent dans de telles comédies, la première partie est beaucoup plus convaincante que la fin où menace la surenchère. Mais dans cette réalisation d’Alexandra Leclère, à laquelle on devait Les Sœurs fâchées (2004) et Le Prix à payer (2007), l’humour a un revers de gravité tant la situation ressemble à s’y méprendre à l’actualité que les médias ne manqueront pas de stigmatiser dans quelques jours.